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Date de création : 13.06.2011
Dernière mise à jour : 01.11.2025
11929 articles


Vers l'aube Dominic Cooper

Vers l'aube    Dominic Cooper

 

L'auteur :

Dominic Cooper, né en 1944, est un écrivain écossais, vivant dans la région d'Argyl  et il y réside encore aujourd'hui..
 Il est l'auteur de trois romans accueillis favorablement par le public et la critique.
Le Cœur de l'hiver, son premier ouvrage, est publié en 1975 et reçoit le Somerset Maugham Award, prestigieuse distinction littéraire britannique.
Son deuxième livre, Sunrise, est publié en 1976, suivit de Men at Axlir en 1978.

 

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L'histoire :

Murdo Munro travaille dans les forêts de son île natale sur la côte ouest de l’Écosse.
Il s’est depuis longtemps résigné à sa solitude et à l’hostilité froide de sa femme lorsque, le jour du mariage de sa fille, devant la perspective du face-à-face conjugal qui l’attend, il décide de brûler sa maison et de partir.

Munro marche dans cette forêt qu’il aime, monte dans un bateau et va rejoindre sa sœur.
Après des semaines vécues dans la crainte d’être rattrapé il décide de faire face à ses responsabilités et de retourner chez lui, mais il reçoit une lettre de sa femme qui l’informe de son désir de le voir puni.

L’écriture est magnifique, aussi bien dans l’évocation puissante de la nature que dans le reflet du tourment intérieur qui ronge le personnage.

Dominic Cooper écrit un livre magnifique sur l’errance, sur la difficulté d’être soi quand les autres ne vous connaissent pas tel que vous êtes et vous font exister à l’inverse de ce que vous voudriez vivre.

Dans ce livre rare et poignant, l'auteur confirme son originalité profonde et son talent d'écrivain en prise avec la nature.

 

Extraits :

"L'aspect joyeux de la maison était pour lui l'ultime humiliation. C'était la cruauté de la simulation en public qui l'anéantissait. Les fleurs, les couleurs vives, la chaleur et l'ordre étaient un mensonge, une supercherie quotidienne quand tout ce qui remplissait son âme était les ténèbres. Pendant vingt-six ans il avait porté cela dans un silence hébété, acceptant le fait que la décoration de la maison était le domaine de la femme, sans pour autant cesser de lutter pour apaiser la plaie toujours à vif qu'entretenait ce sarcasme muet."

 

"Un vent léger s'était levé à l'approche du soir. La mer, bleu clair sous une peau frémissante de vif-argent, s'étendait en formant des bandes nettement définies. Murdo leva les yeux et vit, loin au-dessus de lui, les profondeurs transparentes du ciel; plus bas, près des longues nervures de uages qui zébraient l'horizon, le ciel semblait blanchi, comme farineux. Entre les nuages et l'horizon proprement dit, ce bout-là du monde paraissait enseveli sous une immense tempête de sable; car toute cette zone, y compris les îles qui se trouvaient plus loin au nord, était voilée par une lumière poussiéreuse. La trace de brûlé que le soleil laissait sur la mer vacillait, fluide, tandis-que l'astre lui-même, d'un éclat insupportable à peine quelques minutes plus tôt, jaunissait à présent sous l'effet de l'âge.
Lentement, l'horizon était tiré dans l forge du soleil couchant. La colonne de flammes sur la mer se brisait.
A l'ouest, sur toute la ligne d'horizon, on apercevait des signes d'effondrement à mesure que tout était enveloppé par la brume flamboyante. Et puis, soudain, comme s'il cédait enfin à l pression de la nuit imminente, le soleil vira à un orange terne, prit un ton rouge plus doux et, touchant l'horizon, disparut rapidement. Aussitôt, le ciel se relâcha et perdit de son épaisseur, les couches de couleur se séparèrent et la surface de la mer devint un drap d'écailles noires et argentées sous la couverture déployée de la nuit."

 

"Sa capacité à souffrir semblait enfin épuisée. Son orgueil était brisé. Tout sentiment d'amertume et de colère vis-à vis du monde qui lui refusait ce qu'il pensait mériter dans la vie avait finalement été chassé. Et ainsi, peut-être sans le vouloir mais néanmoins de façon certaine, il avait atteint son étrange destination. Allongé dans la boue dans le noir, à une courte distance seulement des ruines de sa maison, Murdo Munro avait trouvé la réponse qu'il avait sans le savoir attendue la plus grande partie de sa vie. Tout près, des gens parlaient doucement puis s'endormaient ; tout autour, la partie nord du monde se reposait pour se préparer aux batailles de la journée à venir ; tandis que lui était étendu là, oublié de tous, une quantité négligeable sous la nuit infinie et qui s'étendait encore."

 

"Je crois que c'est plus à cause de la vie qu'il mène. Il est toujours seul et parfois, en été, il part dans les collines avec son chien et personne ne le revoit pendant une semaine ou deux. Enfin, pourquoi pas, après tout? Si ça lui plaît, il n'y a pas de mal a ça. Mais de nos jours, la plupart des gens ne s'intéressent qu'à leur confort et ils trouvent bizarre qu'un homme puisse penser autrement et préférer le mode de vie à l'ancienne."

 

Mon humble avis :

Quelle poésie et quelle beauté dans chaque phrase où la communion est totale entre l'homme et la nature, entre les mots et les images...
Des paysages d'Ecosse grandioses et cette quête d'autre chose avec des questions soulevées par l'auteur dont celle là : peut-on changer son destin? 
Triste et sombre avec le désespoir d'une vie résignée, sacrifiée, ratée, comme inutile...Quand le mariage est destruction, tristesse, solitude, annihilation de soi-même et enlève tout espoir d'avenir et de joies...
Personnage attachant dans son errance par son immense solitude, sa maladresse, son manque de confiance en lui, sa soumission, son humilité  et il ne trouvera pas sa place non plus dans cette fuite qu'il voulait salutaire, ni dans la nature devenue hostile, ni chez sa sœur avec ce neveu déplaisant, ni dans la cabane du berger angoissante à cause des vents importants. 
Pourtant il aura eu ce sursaut de courage, de fierté, d'amour propre d'essayer de fuir cette vie où il s'étiolait lamentablement...
Il aurait pu continuer à boire, à supporter sa vie maritale qui ne représentait rien sinon une solitude désespérante mais il a tenté autre chose, tenté la vie...enfin...et peu importe la fin tragique si à l'ultime moment il se sent apaisé  et trouve une réponse attendue presque toute sa vie.
Encore un livre qui trouble...

Brigitisis



Commentaires (1)

coeurdelouve le 26/12/2017
Coucou
Un petit passage ,
pour te souhaiter un bon mardi.
Bisous
http://mondouxrefuge.centerblog.net


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