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La petite fille qui voyait sa mère... Jacques Salomé

Publié le 20/08/2016 à 21:01 par brigitisis Tags : bonne vie moi homme fille photo femme coeur histoire nuit enfant bébé news enfants coeurs fond

 

Tableau de Steve Hanks

Le conte de la petite fille qui voyait sa mère comme un monstre à neuf têtes

 

Il était une fois une petite fille appelée Ellaelle, qui voyait sa mère comme un monstre horrible à neuf têtes.
Bien sûr, sa mère était une mère normale, comme beaucoup d’autres, mais Ellaelle la voyait vraiment comme un monstre à tête changeante.
Chacune de ces têtes représentait une violence, une menace et un danger pour la petite fille.

Voici la description succincte de chacune des neuf têtes :

1 - Une des ces têtes, par exemple, disait toujours le contraire de ce que disait la petite fille.

« T’es pas folle de dire ça. ».
« Décidément, on ne peut rien te laisser faire, tu fais toujours des bêtises. ».
« Tu veux toujours me contredire ! ».

 

2 - Une autre tête poussait des cris horribles chaque fois qu’elle faisait quelque chose pour elle-même. Elle devait faire pour les autres, seulement pour les autres, jamais pour elle-même !

 

3 - Une autre tête donnait des coups. Elle tapait violemment sur le dos, sur les fesses, sur le ventre et même sur la tête de la petite fille chaque fois que la mère était contrariée, ce qui arrivait souvent.

« Ah ! Tu n’es bonne à rien, tu es capable de tout. Je devrais te corriger plus souvent ! ».

 

4 - Une autre tête n’arrêtait pas de critiquer, de disqualifier, d’accuser et surtout de culpabiliser la petite fille.

« C’est à cause de toi que ça ne va pas avec ton père. »,
« Si je suis malheureuse, c’est parce que tu n’en fais qu’à ta tête ! »,
« Tu n’arriveras jamais à rien, avec le caractère que tu as, personne ne voudras de toi. »

 

5 - Une autre tête parlait, parlait sans arrêt. Des centaines de mots envahissants occupaient tout l’espace, des choses mille fois dites et redites, répétées. Et la petite fille, qui se forçait à écouter, se perdait dans les paroles de sa mère.

« Personne ne me comprend, disait cette tête-là, c’est toujours moi qui dois comprendre, je passe ma vie à faire pour les autres et l’on voudrait que je sois heureuse. Un jour je me tuerai si ça continue, mais ça leur ferait trop plaisir. Je leur ferai voir, moi, de quoi je suis capable... »

 

6 - Une autre tête avait toujours un regard très sévère, plein de jugements. Quoi que la fille fasse, ce n’était jamais ce qu’elle aurait dû faire !

« Ah ! On ne peut jamais te faire confiance, c’est terrible, tu aurais pu mettre la table plutôt que de faire tes devoirs. Va plus loin, plutôt que de rester dans mes jupes, mais ne t’éloigne pas, que je te voie, car je peux avoir besoin de toi. »

 7 - Une autre de ces têtes comparait toujours avec sa sœur !

« Ta sœur, elle ne m’aurait pas fait de la peine, elle... On n’a pas besoin de lui dire toujours la même chose, elle comprend vite, elle, je me demande vraiment de qui tu tiens ? »

 8 - Une autre tête se plaignait de sa condition de mère.

« Je ne suis pas heureuse, j’aurais pu avoir une autre vie. Si tu n’étais pas là, j’aurais refait ma vie...! »

 9 - Une autre tête traitait le père de menteur, de pauvre type, de faible d’esprit.

« On ne peut rien lui demander, il laisse tout faire. »,
« Mais qu’est-ce qui m’a pris le jour où je l’ai rencontré ? Je devais être aveugle, ce n’est pas possible. »,
« Qu’est-ce qui m’oblige, je me le demande, à rester avec un homme qui n’en est pas un ? »

Cette petite fille était vraiment en difficulté, car elle ne savait pas à quelle tête obéir.

Quand elle choisissait de satisfaire la première tête, c’était la troisième et la cinquième qui n’étaient pas contentes. Quand elle faisait son possible pour satisfaire la quatrième ou la sixième, c’était la septième et la neuvième tête qui se manifestaient.

Cette petite fille avait même imaginé de devenir folle pour échapper  à toutes ces têtes.
Elle avait rêvé de devenir nulle, inintelligente, inexistante. Oui c’est ça :

« Ne plus exister pour ne plus souffrir. »

 Et puis le temps a passé.
La petite fille avait grandi, elle était devenue femme et un jour à son tour elle porta un bébé dans son ventre.
Alors une horrible peur naquit en ele,

"Est-ce que moi aussi je vais avoir neuf têtes monstrueuses quand j'aurai mon enfant?"

 

Elle faisait des cauchemars. Elle se voyait avec ses neuf têtes horribles et en même temps son bébé qui fermait les yeux pour ne pas voir cela.
Elle imagina même qu'elle ne devrait pas garder son bébé.

Une nuit cependant elle fit un rêve.
Dans son rêve, il y avait sa mère avec ses neuf têtes.
Mais au centre du monstre à neuf têtes, il y avait une petite fille apeurée, les yeux grands ouverts, les poings serrés, la bouche crispée, le souffle retenu, la peau froide de peur.
Et cette petite fille, qui ressemblait à une photo qu'elle avait vue dans l'album de sa mère, la regardait silencieuse comme à travers une glace.
Tant de choses les opposaient qui n'avaient jamais été dites, parlées!

Un immense gouffre semblait séparer la petite fille qu'avait été sa mère il y a si longtemps et elle-même avec ses grands cheveux longs.
Un gouffre infranchissable empêchait tout rapprochement. Au matin, Ellaelle se réveilla en pleurs.

A partir de ce rêve, elle sut qu'elle demanderait à sa mère de lui parler de la petite fille qu'elle avait été.
Elle imagina un dialogue possible.

- Dis-moi comment tu vivais à huit ans?
En qui avais-tu confiance?

Avais-tu un petit ami à mon âge?
Qu'est-ce qu'elle aimait, ta maman à toi?

En se proposant de "rencontrer" la petite fille qu'il y avait encore dans sa mère... Ellaelle était sûre que cet échange lui permettrait de découvrir "qui était réellement la mère qu'elle avait".

 

La suite de l'histoire, comme beaucoup d'histoires de parents, je ne la connais pas.

Car c'est toujours un étonnement de découvrir au-delà des apparences, au-delà des neuf têtes à multiples visages, le coeur d'une personne, la sensibilité, les richesses cachées d'un être blessé dans son enfance.

Une certitude, chaque mère porte en elle une petite fille meurtrie ou apeurée, une petite fille joyeuse et vivante qui cherche encore sa place, bien des années après l'enfance.

 

Jacques Salomé

 

"J'ai tenté, dans ces contes, de mettre en évidence les contradictions que nous proposons parfois comme adultes à nos enfants, les doubles messages ou les attentes excessives liées à nos peurs et à nos désirs en situation parentale.

J'ai essayé aussi de traduire la difficulté d'une rencontre réelle entre mère et fille, entre un père et son enfant."

Jacques Salomé

 

Un conte qui parle forcément à nos coeurs car nous avons tous au fond de nous certaines blessures de l'enfance ou de l'adolescence...Celles qui font le plus mal sont celles  dont il aurait fallu oser parler mais craintes,  pudeurs, éducation empêchaient d'aborder les sujets... Parfois c'est avec le père, parfois avec la mère, peu importe, il faudrait oser vider son coeur des poids qu'il renferme...Sinon à vie restent les ombres et les douleurs.

Brigitisis

 



Commentaires (1)

fripouille le 21/08/2016
Il y a toujours plus ou moins de situations de ce genre. La mienne parlait tout le temps, il m'était impossible "d'en placer une" !


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