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Date de création : 13.06.2011
Dernière mise à jour : 13.09.2025
11857 articles


Noir comme l'amour Anna Quindlen

Noir comme l'amour    Anna Quindlen

 

L'auteur :


Anna Quindlen est née à Philadelphie , en Pennsylvanie , le 8 juillet 1952, la fille de Prudence ( née Pantano, 1928-1972) et de Robert Quindlen. 
Son père était irlandais américain et sa mère était italo-américaine .
Quindlen obtint son diplôme en 1970 à South Brunswick High School à South Brunswick , New Jersey .

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Elle étudia ensuite au Barnard College où elle obtint son diplôme en 1974.
Elle est mariée à l'éminent avocat du New Jersey Gerald Krovatin. Leurs fils Quindlen Krovatin et Christopher Krovatinsont deux auteurs publiés, et la fille Maria est une actrice, comédienne et écrivain. 

Anna Quindlen a quitté le journalisme en 1995 pour devenir romancière à temps plein .

En 1999, elle a rejoint Newsweek , écrivant une chronique bihebdomadaire jusqu'à l'annonce de sa semi-retraite dans le numéro du 18 mai 2009 du magazine.
Quindlen est connue comme une critique de ce qu'elle perçoit comme la nature rapide et de plus en plus matérialiste de la vie américaine moderne. Une grande partie de son écriture personnelle porte sur sa mère qui est morte à l'âge de 40 ans d' un cancer de l' ovaire , quand Quindlen avait 19 ans.

Elle a écrit cinq romans, dont deux ont été réalisés dans des films.
Une chose est vrai a été transformé en un long métrage en 1998 , pour laquelle Meryl Streep a reçu un Academy Award nomination pour la meilleure actrice .
Black and Blue et Blessings ont été transformés en films de télévision en 1999 et 2003 respectivement.

Quindlen participe à LearnedLeague sous le nom de "QuindlenA". 

Romans

Cours d'objets (1991)
Une chose vraie (1994)
Noir et Bleu (1998)
Bénédictions (2002)
Rise and Shine (2006)
Chaque dernier: un roman (2010)
Nature morte avec chapelure de pain (2013)
Miller's Valley (2016)

 

L'histoire :

Fran Benedetto, trente-huit ans, infirmière, a toujours caché que depuis dix-sept ans son mariage avec Bobby, un policier héroïque, alcoolique et violent, mari tendre et charmeur, qui peut en un clin d'œil révéler sa face sombre,  est un enfer.
Un jour de trop-plein de douleurs, pourtant, la jeune femme réalise qu'elle doit sauver sa peau - en même temps que ce qu'il reste d'enfance en Robert, leur petit garçon de onze ans. 
Grâce à un réseau d'aide aux femmes maltraitées, Fran s'enfuit clandestinement avec son fils, prête à suivre la démarche qu'on lui indiquera. Elle quitte tout, sa douillette maison de Brooklyn, son travail, sa sœur, ses amis, n'emmenant dans sa fuite que son fils Robert.
A Plate Lake, petite cité poussiéreuse de Floride, elle s'efforce d'apprivoiser une nouvelle identité - elle est désormais Beth Crenshaw -, et surtout de réapprendre l'estime de soi.
Comment assurer cet équilibre fragile quand il faut aussi soutenir un enfant qui ne peut se résoudre à accepter l'absence de son père et lutter contre la terreur qu'inspire la menace permanente d'être retrouvée par un Bobby ivre de fureur ?

La fin n'est pas toute rose, mais elle nous montre un personnage qui a avancé, qui désire reprendre le dessus. Elle doit vivre avec une plus grande blessure qu'avant, mais elle garde espoir. 

Anne Quindler brosse ici avec sobriété le portrait subtil et sans complaisance d'une femme blessée déterminée à se battre jusqu'au bout pour retrouver sa dignité.

 

Extraits :

 

"J'attendais, je guettais, j'attendais que Bobby les franchisse, ces portes, qu'il surgisse les mains enfoncées dans les poches de son pantalon, avec ce teint trop bistre qui lui montait au visage chaque fois qu'il était contrarié, ce qui était fréquent. J'ai passé l'essentiel de ma vie à attendre que Bobby franchisse des portes, à attendre, aux aguets, pour jauger son humeur et moduler la mienne en conséquence."

"C'est ce que j'avais prétendu, année après année. Un accident. J'avais eu un accident. L'accident s'était produit le soir où j'avais rencontré Bobby Benedetto dans un bar et où j'en étais tombée follement amoureuse. Depuis ma chute n'avait plus cessé. Ceux qui me connaissait ne remarquaient rien, mais qui me connaissait vraiment ? En surface tout allait bien : j'avais un travail, une maison, un enfant, un mai, le sourire. Personne n'était là pour voir la violence subie, cette humiliation bien réelle qui finit par se transformer en haine. Haine non seulement de Bobby mais de moi aussi, du moi craintif qui n'osait prendre la télécommande sur la table basse de peur que ce simple geste suffise à le mettre hors de lui."

"Il est trop facile de retracer un voyage en avion. Les femmes à qui on venait en aide ne partaient jamais par la voie des airs - ce n'étaient pas des oiseaux mais des créatures rampantes, suppliantes, rouées de cous Il leur fallait des trains, des autobus, des voitures. Et la plus extrême discrétion."

" Finis les accidents. Fini, de prétendre que j'étais bêtement maladroite. Comment expliquer à un enfant que son père vous traite avec une brutalité dont vous-même doutez, par moments ? Il m’arrive de repenser à Bobby en train de me pousser contre un mur, de me gifler du revers de la main dans la voiture. L'espace d'une minute je me persuade que j'ai exagéré, ce qui est précisément l'idée que Bobby voulait me mettre dans le crâne. Puis le goût du sang envahit de nouveau ma bouche, et je sais que mes souvenirs ne me trompent pas. A la fin, j’allais jusqu'à utiliser une brosse à dents souple pour ne pas avoir une occasion supplémentaire de sentir le sang dans ma bouche. Quels mots trouver pour expliquer cela à un enfant qui aime son père ?"

"Il est absolument indispensable que les femmes placées dans cette situation le comprennent : le violence conjugale n'a rien à voir avec elles, avec ce qu'elles font ou ne font pas " avait affirmé Patty Bancroft aux médecins et aux infirmières qui se pressaient dans la salle de conférence de l'hôpital, où elle leur expliquait comment s'y prendre  avec ces patientes particulières pour les amener à accepter qu'on les aide. Les sentiments que son discours levait en moi n'étaient sans doute pas différents de ceux d'un cancéreux à qui un cancérologue raconte une histoire de cas. Je passais à cette époque tant de nuits à écouter Bobby respirer dans le noir, à côté de moi, en essayant de comprendre ce qui avait bien pu se passer, si c'était à cause de sa mère, de son père, de la naissance de Robert, de sa jalousie à l'égard du collègue à l'origine de ce gros coup de filet...Ou bien à cause de l'alcool, ou de l'augmentation que je venais d'obtenir et qui, concrètement, signifiait que je gagnais chaque année 900 dollars de plus que lui - 900 dollars que je payais très cher et qui, pour ce qui me concernait, auraient aussi bien pu rester dans les caisses de l'hôpital."

"Trois mortes, trois femmes assassinées alors qu'elles étaient sinon parties définitivement, du moins bien décidées à rompre. Elles y avaient laissé leur peau, j'y laisserais la mienne. Pour me retenir, il y avait aussi la voix de Bobby, ses accents implorants, plus forts que ma détermination. Et je l'imaginais me suivant le matin jusqu'à l'hôpital, montant dans le même bus, s'asseyant trois rangées de sièges derrière, parlementant avec Robert jusqu'à ce qu'il accepte de lui ouvrir. Autant de raisons qui ont fini par me convaincre que je ne pourrais jamais le quitter comme d'autres femmes quittent leur mari. Puisque j'étais incapable de partir, la seule solution était de disparaître."

"Si, quand nous étions jeunes, on m'avait demandé si j'imaginais qu'il serait capable de me traiter comme il l'avait fait, je me serais empressée de répondre par la négative, en considérant que mon interlocuteur était fou ; mais en même temps, tout au fond de moi, une petite voix déjà m'aurait soufflé que cette perspective était non pas possible, non : inévitable."

 

Mon humble avis :

J'ai eu envie de lire ce livre après avoir aimé "La ferme des Miller", dernier livre de cet auteur (mis dans ma rubrique lecture le 10 février 2018 ) et j'ai retrouvé une belle écriture et une étude de personnages passionnantes et très juste.
Un livre sur un sujet grave et d'actualité dans tous les pays, dans tous les milieux...L'auteur nous brosse de façon intelligente l'histoire d'une femme qui lutte pour se sortir de la violence conjugale. 
Fran essaie de nous faire comprendre pourquoi elle a accepté l’inacceptable et pourquoi elle ne s'est pas enfui  avant et on peut comprendre ses difficultés et ses raisons. Elle nous raconte cet amour passionné pour son mari  qui ne simplifiait pas les décisions à prendre.
L'auteur nous fait comprendre comment l'amour que ressent une femme pour son mari peut faire oublier ou accepter la peur qu'elle a de lui.
Dans tous les cas de violence conjugale, il faut du temps pour que la personne violentée ouvre enfin les yeux, se déculpabilise, et ose affronter la réalité.
Dans les cas de disparition urgente comme dans ces cas là le moindre détail compte et l'auteur met le doigt sur tout ce qui doit être effacé de la vie de la personne : famille, passé, origine, identité, souvenirs...
Au delà de l'histoire de Fran, l'auteur nous fait connaître de beaux personnages ayant tous des blessures de vie dans leurs bagages et essayant de vivre avec.
Un livre qui fait beaucoup réfléchir, qui apprend à ne pas juger les autres,  et  qui encourage à l'espoir et à la reconstruction, mais avec les réalités pas faciles de la vie.

 

 



Commentaires (2)

fripouille le 01/03/2018
Cette réalité est suspecte, cela voudrait dire que la personne offensée a sa part de responsabilité, inconsciente ? Sûrement, mais les faits sont les faits et pour moi quand une relation commence à branler, pour moi c'est définitivement cassé.


brigitisis le 01/03/2018
Pas facile de sortir de l'emprise, de ne pas se sentir responsable, de ne pas ressentir une forme de culpabilité...Bisous Fripouille...


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