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Par Crystal46 , le 06.11.2025
petit coucou du jour.le froid est venu subitement et oui ma foie l hiver est la.je m amuse avec mes images ia.
Par Koukla, le 06.11.2025
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je viens d adopter un chat de 13 ans tu vas vo
Par lescockersdemaryse, le 03.11.2025
samedi matin,,
bonjour mon amie brigitte
un tout beau weekend de toussaint
je te souhaite dans le recuei
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je te souhaite une bonne nuit et une bonne soirée gros bisous prend soin de toi saperlipopette 987centerblog.
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Date de création : 13.06.2011
Dernière mise à jour :
10.11.2025
11940 articles
Olivier Norek, né en 1975 à Toulouse, est un écrivain et scénariste français, capitaine à la police judiciaire de Seine-Saint-Denis.
Il travaille d'abord en tant que bénévole chez Pharmaciens sans frontières durant trois années, lors desquelles il participe à la réhabilitation de l'hôpital de Saint-Laurent-du-Maroni en Guyane, ainsi que de l'approvisionnement en matériel médical des hôpitaux et camps de réfugiés des territoires en guerre de l'ex-Yougoslavie (1994-1995).
Il est caporal-chef au 33e RIMa pendant deux ans.
Il entre ensuite dans la police, et devient lieutenant à la section des enquêtes et recherches du SDPJ 93.
Peu après ses premiers pas littéraires, il se met en disponibilité.
Ses trois premiers romans sont composés autour de la figure d'un "Capitaine Coste", flic humaniste et sensible : Code 93
Territoires
Surtensions
Autres romans : Entre deux mondes
Surface
Impact
http://www1.rfi.fr/actufr/articles/071/article_39608.asp
Critiques :
"Si le scénario est d'un réalisme effarant, le flic écrivain assure le spectacle avec son sens de la mise en scène, ses dialogues aux petits oignons et ses personnages très incarnés. Pourvu qu'il récidive !"
LEXPRESS
"Olivier Norek, un policier français, publie « Territoires ». Un polar urbain et contemporain."
LESOIR
https://francais.rt.com/france/33711-violences-cours-dans-plusieurs-banlieues-ile-france
L'histoire :
Depuis la dernière enquête du capitaine Victor Coste, le calme semble être revenu au SDPJ 93.
Son équipe, de plus en plus soudée, n'aura cependant pas le temps d'en profiter. L'exécution sommaire, en une semaine, des trois jeunes caïds locaux de la drogue va tous les entraîner dans une guerre aussi violente qu'incompréhensible.
Des pains de cocaïne planqués chez des retraités, un ado de 13 ans chef de bande psychopathe, des milices occultes recrutées dans des clubs de boxe financés par la municipalité, un adjoint au maire torturé, retrouvé mort dans son appartement, la fille d'un élu qui se fait tirer dessus à la sortie de l'école...
Coste va avoir affaire à une armée de voyous sans pitié : tous hors la loi, tous coupables, sans doute, de fomenter une véritable révolution.
Mais qui sont les responsables de ce carnage qui, bientôt, mettra la ville à feu et à sang ?
Avec son deuxième polar admirablement maîtrisé, Olivier Norek nous plonge dans une série de drames – forcément humains – où seul l'humour des " flics " permet de reprendre son souffle.
Un imbroglio de stratégies criminelles, loin d'être aussi fictives que l'on croit, dans un monde opaque où les assassins eux-mêmes sont manipulés.
Extraits :
"- Johanna, appelle l'Identité judiciaire ! Dis-leur de venir avec une lampe sur pied. Puissante. On voit que dalle à l'intérieur.
Le gardien osa une remarque :
- C'est pas vraiment la peine, suffit d'allumer, y a le courant.
- Vous vous foutez de moi ? Vous me dites que [cette cave] est un entrepôt pour voleurs et vous leur laissez l'électricité ? Pourriez au moins la couper, ce serait un début.
- Déjà essayé. Ils ont brûlé ma voiture le lendemain.
- Et vous avez déposé plainte ?
- Non, j'ai remis le courant.
- Mouais, c'est cohérent. Mais alors, ça consiste en quoi votre job, concrètement ?
Vexé, le gardien répliqua sèchement :
- Je m'occupe d'un immeuble dans une cité où vos collègues ne mettent même plus les pieds. Je nettoie la cage d'escalier et le hall quand ils ne sont pas squattés et le reste du temps, je ferme les yeux sur tout. J'essaie d'énerver personne, de pas me faire péter la gueule et je dis aux locataires que je fais mon possible.
- En gros, vous foutez pas grand-chose.
- Je fais ce que je peux. Tout seul et sans votre flingue."
"Autour d'eux, au pied des barres d'immeubles voisines, de petits groupes commençaient à se former, capuches baissées bravant le soleil. Quelques injures à 'intention des forces de l'ordre, rien que du très banal. Il ne faudrait pas attendre longtemps avant que ne rappliquent le reste des gamins du coin et leurs grands frères pour attiser le tout. Comme le miel attire les guêpes, les flics seraient certainement une des seules attractions de leur journée. Pas question de se refuser un peu de friction."
"_ Je te rejoins dans deux semaines. Ca te laisse le temps de te reposer et d'aller voir tes parents. Mais tu sais, m'avoir H24 c'est peut-être pas si bien que ça.
_ Je m'en doute, mais j'y peux rien, c'est chimique. On est au début de notre relation et ça active les mêmes zones du cerveau que la drogue. Perte d'appétit, stress et insomnies. Je suis saturée de dopamine et quand t'es pas là je suis en manque."
"Sa brosse à cheveux à elle, dans sa salle de bain à lui. Le désir d'être avec Léa mais ce besoin de solitude qui s'opposait à toute notion de couple. Son incapacité à vivre à deux, tout simplement. Autant de notions opposées qui tissaient autour de lui une sensation confuse d'emprisonnement. Lui, dont le métier consistait à côtoyer ce que l'homme recèle de pire en lui sans perdre son sang-froid, n'allait pas tarder à paniquer pour une histoire de coeur. Ces quinze jours de célibat lui feraient donc le plus grand bien."
"Il ne lui parla jamais des voitures qui brûlaient, du quartier qui se dégradait, des enfants qui l'insultaient quand il faisait ses courses, ni de la fois où il s'était fait agresser et fait voler son portefeuille. Celui dans lequel il gardait la photo de leur baiser sur l'île du Vert-Galant, au bord de la Seine. C'est d'ailleurs pour cela qu'il avait tenu bon sous les coups...Et bien sûr, il ne lui avait rien dit de cet homme qui l'avait un jour abordé dans le hall de l'immeuble et avec qui il avait passé un marché."
"De cambriolages en incivilités, de dégradations en violences gratuites, les voisins, les uns après les autres, quittèrent l'immeuble. Il aurait voulu les suivre, mais Paris était devenu inaccessible, trop cher, et à ses yeux - comme il était redevenu un enfant - beaucoup trop grand. Puis malgré tout, ici, il était chez lui. Il y avait ses souvenirs, à un moment de sa vie où il ne lui restait qu'eux. Alors comme vaccin contre la solitude, il avait adopté un chat."
" Les ethnopsychiatres s'attachent à comprendre les mécanismes de pensée et le rapport au mal en fonction du contexte, du lieu et de la culture."
"- C'est pour ça que je vous ai recruté, non? Mais là ça suffit : les logements HLM pour leurs parents, les aide-ménagères pour leurs grands-parents, des jobs municipaux pour leurs frères auxquels ceux-ci ne sont même pas obligés de se présenter. Et ce n'est pas fini ! On peut ajouter les voitures, les cartes d'essence illimitées... J'en ai pour cinquante mille euros par mois minimum pour les tenir en laisse. Et maintenant ils jouent à se flinguer entre eux. C'est comme ça qu'ils me remercient ?"
"A force d'être isolées, ces cités cultivaient leur différence, leur opposition, au point d'en établir leurs propres codes de vie et leurs propres lois."
"J'ai besoin d'eux pour régler discrètement quelques mésentente avec mes adversaires et pour pourrir leur campagne. J'ai besoin d'eux pour tant de choses que je ne peux pas m'en séparer. Si absurde que cela puisse paraître, ces voyous font partie de mon staff."
"- Sartre, Azzedine, c'est Sartre. "J'ai les mains plongées dans la merde et dans le sang. Jusqu'aux coudes. Et puis après ? Est-ce que tu t'imagines qu'on peut gouverner innocemment ?"
" Passer nos journées assis dans un coin de hall à écouler notre came, barrette après barrette, gramme après gramme, vous pensez vraiment que c'est notre but? Avec un avenir qui hésite entre la prison et le cercueil ? Nous voulons plus monsieur Salah. Nous voulons tout. Nous vendons de la drogue pour tenir les quartiers et nous tenons les quartiers pour vous être indispensables. C'est seul moyen d'obtenir votre attention. Le seul moyen d'exister. En fait, tout ça c’est un peu votre faute. Si on ne vous fait pas peur, vous nous abandonnez, tout simplement. "
"Puis la jeune fliquette fit l'erreur de lever les yeux sur un vieil homme ratatiné dans un costume trop chaud, un demi-sourire triste comme accroché par l'habitude. Juste pour ne pas ennuyer les autres et laisser croire que l'on va bien. Sur le permis de conduire toujours entre ses doigts, le jeune Jacques Landernes avait les cheveux longs et une vie pleine de promesses. Pas toutes tenues, semblait-il."
"Vous lui connaissiez des ennuis ?
- Oui, probablement les mêmes que les miens.
- Je ne vous parle pas de problèmes de santé, nous nous comprenons bien ? J’ai peur que vous ne soyez pas au courant de toutes les activités de madame Carpentier…
Monsieur Jacques reposa son café sur le coin de la table et lissa son pantalon du plat de la main.
- Je préférais quand vous l’appeliez Rose, mais si vous parlez de la drogue qu’elle cachait chez elle, rassurez-vous, j’en ai tout autant dans mon armoire."
"Un jour j'ai été agressé en bas de chez moi. Le lendemain, un jeune homme m'a abordé dans la rue pour savoir si je voulais arrondir mes fins de mois et bénéficier d'une protection. C'est comme ça que je me suis retrouvé avec une valise pleine de drogue et un salaire de trois cents euros mensuel."
"- Lara, Il y a ce que le Code pénal te dit de faire et II y a ce qu'il est juste de faire. Tu ne vas pas risquer la vie d'un pauvre type pour serrer une paire de crevures qui à la fin ne balanceront jamais la tête de réseau. Ils ont plu s peur des représailles que de l'uniforme."
"Jacques les regarda, calmement, les uns après les autres. Ces quatre flics qu'il venait de rencontrer il y a à peine quelques heures le décontenançaient tout simplement.
- Pourquoi faites-vous ça pour moi ? Vous vous mettez dans une situation compliquée. Vous n'avez rien à y gagner. Et tout ça pour un inconnu?
- C'est le drame de nos vies, ironisa Johanna. On consacre nos journées et nos nuits à aider de parfait étrangers sans être capables de faire attention à ceux qui nous sont proches."
"Il attrapa le pain de résine encore collante et le fit tourner dans ses mains
- Dommage que cela pourrisse les cités.
- On peut le voir comme ça. C'est aussi ce qui les fait vivre. Une des raisons pour laquelle l'état refuse de dépénaliser. La vente de cannabis rémunère une partie de cette population dont on ne sait pas quoi faire. Si on leur retire ce gagne-pain, ils devront trouver une autre ressource de revenus. Braquage, prostitution, enlèvements. C'est un moindre mal dans une situation sans issue."
" Au petit matin, madame le maire s'engouffra à l’arrière de sa berline. Le chauffeur connaissait les règles. Ne répondre que si on lui parlait. Toutes politesses de protocole et discussions anodines étaient proscrites. Ne jamais sortir de la voiture pour lui ouvrir la porte. Elle n'était ni présidente, ni handicapée et, dans une des villes les plus pauvres de France, l'idée d'un serviteur véhiculait un mauvais message. Le trajet se fit donc en silence jusqu'à ses bureaux de l'hôtel de ville.
Vesperini avait dormi par tranches de vingt minutes d'un sommeil agité. Ses traits tirés la vieillissaient de dis ans et le manque de repos, depuis le début de cette semaine infernale, la rendait irritable et cassante. Enfin... bien plus qu'à l'accoutumée.
Convoqués à la première heure, Baptiste Cardel, son chef de cabinet, et Maud Jeansac n'avaient échangé que deux phrases avant de la rejoindre.
- Comment va la Reine ?
- Elle est d'humeur à couper des têtes.
Une fois assis en face d'elle, ils firent profil bas.
- En politique on s'autorise vingt-quatre heures d'apitoiement. Après, il faut réagir, commença la maire."
" - Bruno Chabert pourrait être un bon choix. Il connaît les missions de la branche "vie associative".
Il a un bon contact avec les principaux acteurs sociaux de la ville. Sport, culture, activités extrascolaires, il pourra reprendre tous les dossiers sans trop perdre de temps. Il m'a souvent exposé de très bonnes idées et il a une réelle confiance dans le concept de politique en tant que tissu social. C'est un vrai militant.
Elle le regarda, absolument dépitée.
- Mais de quoi vous parlez, Baptiste ? Vous êtes con ou quoi ? La politique en tant que tissu social ? C'est quoi, ces divagations d'énarque ? Vous n'allez pas me coller un type qui va tout chambouler. Manquerait plus que cette ville s'intéresse à la politique ! Il y a quarante-trois mille habitants pour un taux record d'abstentions de 72 % et on aurait plutôt intérêt à ce que ça ne change pas. Moins on n'a de votants et plus il est simple d'influer sur le cours d'une élection, c'est mathématique. Mathématique, pas politique !
- Alors quelles sont les qualités que vous cherchez, madame ?
- Je veux quelqu'un qui ait ses entrées dans les quartiers et dans les zones de non-droit. Quelqu'un qui y soit respecté. Je ne vais quand même pas vous y envoyer dans votre petit costume ? Comment pensez-vous que les autres communes se débrouillent ? Vous voulez que je vous donne des exemples ?
Élisy, le nouveau responsable des maisons de quartier sort tout juste de prison, vous pensez qu'il leur sert à quoi? À Véry-sous-Bois, le directeur de la caisse des écoles ne sait ni lire ni écrire, vous croyez qu'ils l'ont trouvé où?
Encore mieux, à Courcel, le responsable du service des emplois aidés convoque directement dans son bureau les détenus en fin de peine. Il leur fait des fausses fiches de paie au kilomètre pour qu'ils récupèrent un job plus vite et se les mettre dans la poche.
Chaque mairie fait comme elle peut pour s'assurer les services d'anciens délinquants, et « ancien» n'est pas vraiment une condition sine qua non. C'est ce profil qu'il me faut. Je ne veux pas d'un nouveau politicien, je tape dans un bureau il en tombe cinq. Je veux un homme de terrain."
"C'est pourtant simple. Vendre de la drogue génère beaucoup d'argent, mais ce n'est ni plus ni moins que de la roulette russe : une sorte de pari sur quelques années. Ce que nous voulons , c'est une situation stable. Un après. Faire partie de la société . Une vie sans crainte , sans violence ni danger, dans un environnement propre et agréable. Cela peut vous paraître ridicule car vous êtes habituée à ce genre de confort, et vous oubliez le luxe que représentent ces évidences. On ne réalise la vraie valeur de l'oxygène que lorsqu'on étouffe. On ne veut rien d'autre qu'une vie normale, comme on la voit à la télé. Un emploi, un salaire, un logement. Pas seulement pour moi, mais pour mon équipe. Une centaine de personnes et leurs familles dont je vous fournirai la liste en temps voulu. Mais ce n'est malheureusement pas encore le sujet."
" Derrière lui, à une dizaine de mètres, un ascenseur ouvrir ses portes et un homme en blouse blanche en sortit, accompagné par une infirmière. Ils firent un pas de côté pour poursuivre leur conversation. A chaque phrase du docteur, la jeune fille répondait par un rire trop innocent pour être honnête. Regard par en dessous et air mutin, elle se saisit d'un calepin sur lequel elle griffonna quelque chose. Elle arracha la feuille de papier, la plia en quatre et la glissa dans la poche du docteur. Docteur... Il y a des métiers, comme ça, qui marchent bien avec les nanas. Comme les types qui jouent de la guitare sur la plage. Ils ont toujours plus de succès. Dans le métier de Coste, les filles arrivaient généralement cabossées, en pleurs, ou mortes. C'était plus difficile."
"On alloue deux fois plus de budget à un élève parisien qu’à un élève de banlieue. Résultat, sur ma commune, seuls 30% des enfants issus de milieux défavorisés ont décroché le BEP alors que la moyenne nationale est de 80%. D'après vous, à la sortie, qui donne du travail aux 70% restants ? La municipalité, en grande partie. Et s'il n'y avait d'inégalités que dans l'école ! Je dois assurer ce que d'autres considèrent comme acquis. Logement, santé, emploi et même plus tragiquement, de quoi manger. Les trois quarts des gamins n'ont même pas les moyens de se payer la cantine ! Pour beaucoup, tout cela n'est que le minimum vital, mais dans ces quartiers, c'est un rêve, un aboutissement. On ne réalise la valeur de l'oxygène que lorsque l'on étouffe..."
"Estelle Vesperini avait sauté une classe. A douze ans, elle terminait sa quatrième et sa mère [maire de cette commune du 93] se félicitait quotidiennement de l'avoir placée dans le privé.
« L'école publique, comme la paix dans le monde, c'est une belle promesse, mais dans l'attente de l'une ou de l'autre, armons-nous et protégeons nos gosses », avait-elle dit un jour au proviseur du collège Charles-Germain-de-Jouy qui lui avait répondu en riant bien fort qu'elle avait beaucoup d'esprit."
"A cet âge, chaque signe d'affection envoyé revenait en boomerang avec une bonne dose de cynisme ou d'indifférence."
" Pendant le ramadan, le Prophète conseille de casser le jeûne un peu avant la prière du soir de Salut al Maghrib. Un verre d'eau, quelques dattes, toujours en nombre impair. Juste de quoi oublier la faim et ne pas être déconcentré par les gargouillis d'un ventre vide. Le vrai repas ne venait qu'après. Les hommes allaient donc à la mosquée et les femmes restaient au foyer, car si le Livre autorisait leur présence dans le lieu saint, c'était sans grande conviction. "N'interdisez pas aux femmes de s'y rendre. Toutefois, prier chez elles est préférable."
Le rite une fois respecté, il était temps de se retrouver en famille, soit dans sa propre maison, soit invité ailleurs, pour partager une cuisine tout à la fois épicée et sucrée. Les quartiers s'animaient et la ferveur religieuse rapprochait les habitants, même si les confessions pouvaient varier.
A Malceny, dans la cité des Cosmonautes, majoritairement musulmane, on pouvait sentir cette ambiance encore mieux qu'ailleurs."
"- Provoquer une émeute, c'est facile. Y mettre fin aussi. Par contre, ce qui peut se passer entre les deux, personne ne saurait le prédire.
Vesperini s'affaissa dans son fauteuil.
- Attendez... vous me dites que vous ne savez pas comment tout ça va évoluer ?
- Je ne tiens qu'une partie des quartiers, mais avec la mort du petit, vous avez lancé une invitation générale à descendre dans la rue. Une armée sans leader.
- Une armée sans aucun contrôle ?
Sa citation favorite lui revint, comme d'habitude, mais son sens n'eut jamais autant de force :
- Alors on a les mains dans la merde et dans le sang. Jusqu'au coudes.
- Pourquoi ? Vous imaginiez qu'on peut gouverner innocemment ?
Sur cette dernière phrase, il raccrocha. Et sur cette dernière phrase, Andrea Vesperini resta sans voix. Ce petit con connaissait Sartre et ce simple fait la terrifiait plus que toute autre menace.
Toujours plus compliqué de vendre de la verroterie à des Indiens éduqués."
"Les émeutiers se divisent en quatre catégories. Pilleurs, incendiaires, casseurs et sauvages : les PICS. Si les trois premières ne s’attaquent qu’à la ville, la dernière catégorie vise essentiellement les forces de l’ordre. Par vengeance, par ennui, pour suivre le groupe. Souvent, par simple plaisir.
Et pour cette nouvelle nuit, les quatre étaient de sortie."
"Parmi les CRS, quelques jeunes recrues, dont c'étaient les premières émeutes, tentaient de se rassurer auprès des plus anciens. Pendant leur formation, les instructeurs les avaient préparés à ces opérations de maintien de l'ordre en pleine guérilla urbaine, mais la théorie n 'est jamais qu'une pâle imitation de la pratique. Il faut y ajouter le bruit, l'odeur du plastique brûlé, les insultes venant de toute part, les cailloux, les boules de pétanque, les écrous qu'on voit au dernier moment s'écraser à ses pieds ou sur un collègue malchanceux et cette trouille qui s'instille et que chacun gère comme il peut."
"Je peux venir ? S'il te plait, s'il te plait, s'il te plait... implora-t-elle.
- Non. Ta mère a été claire, je dois te raccompagner direct.
- Elle en saura rien, elle ne rentre jamais avant 21 heures, sauf quand je me fais tirer dessus.
- Non.
- Ca fait trois fois que tu m'emmènes, et trois fois que tu viens me chercher. Je croyais qu'on était amis ? Tu peux me faire confiance tu sais, je lui dirais pas.
- Sérieux, dans la phrase "non", c'est quoi le mot que tu comprends pas ?"
"- Je ne viendrai pas, Léa. Je suis désolé. Je ne peux pas tout laisser en plan pour partir en vacances. Tu me comprends ?
Il y eut un silence pesant à l’autre bout du fil.
- Je me pensais plus forte.
- Plus forte que qui ?
- Que ces femmes de flics bouffées par la peur de ne pas voir leur homme rentrer à la maison. Plus forte que les images de violence sur un écran. Plus forte que les réveils en pleine nuit, les rendez-vous ratés, les vacances annulées. Mais je ne vaux pas mieux qu’elles. Juste une amoureuse de plus. Je me sens coupable d’y avoir cru. Coupable et conne.
Coste ne sut pas quoi répondre.
Léa lui raccrocha au nez."
" Il y a trois types d’utilisation du français. Le français entre amis, celui avec des insultes en guise de ponctuation. Le français en famille, un peu plus riche. Enfin, le français utilisé en milieu professionnel, puis châtié et codifié. Maîtriser les trois dans le 93, c’est déjà être polyglotte. "
" - Vous ne vous êtes jamais demandé pourquoi depuis une dizaine d'années les émeutes ne durent jamais plus de quatre jours? Et pourquoi ces émeutes ne quittent jamais la commune d'où elles surgissent?
- Je n'en ai aucune idée.
- Rappelez-vous Clichy-sous-Bois. Vingt et une nuits d'affrontements répandus sur différentes villes et presque tout le territoire. Un état d'urgence décrété et une addition de plusieurs centaines de millions d'euros. Le gouvernement a vite compris que pour faire des économies, il fallait tuer ces soulèvements dans l'œuf. Et tout spécialement ceux du 93.
- Pourquoi la Seine-Saint-Denis aurait-elle un traitement de faveur?
- Parce que nous sommes le paillasson de Paris. Toute la politique est centrée dans la capitale et quand ça brûle en banlieue, l'odeur arrive jusque sous leur fenêtre. Nous sommes trop proches du coeur pour qu'ils acceptent que la situation s'envenime. Regardez comme on laisse Marseille et la Corse à la dérive. Juste parce qu'ils sont si loin du centre qu'ils sont considérés comme presque indigènes. Et encore, c'est la métropole. Dans toutes les Antilles, les mouvements sociaux ont été ignorés et ont dégénéré mais depuis, rien n'a réellement changé. Vous savez que, cette année, il y a eu deux fois plus de règlements de comptes en Guadeloupe que dans les Bouches-du-Rhône? Et pourtant, le battage médiatique s'est cantonné à Marseille. Je vous assure que plus on se rapproche géographiquement de l'Elysée, moins on a de chances d'être oubliés. Le gouvernement n'autorisera pas son voisin du 93 à s'enliser dans une insurrection."
"Certes, Sébastien était le fils de son ex beau-frère, mais surtout elle appréciait sa créativité. Marchés surfacturés, associations fictives, financement occulte de campagne, achat de votes, de gros bras, de colleurs d'affiches, de concierges et de journalistes rapporteurs d'infos, emplois fictifs et placement d'amis aux bons postes. Delsart avait commis tant de malversations qu'il n'en voyait même plus l'illégalité. Dans la mesure où il ne s'agissait pas d'enrichissement personnel, il prenait presque plaisir à ce jeu du chat et de la souris avec la préfecture, les administrations publiques et la Cour régionale des comptes. Pour lui, tout cela ressemblait à de simples mouvements bancaires. Avec juste un peu plus de malice et d'attention."
"Bien, mes petites ballerines, comme vous avez pu le constater, on n'est plus à la "Manif' pour tous" des beaux quartiers de Paris. Ce soir au menu, ce sera autre chose que du catho versaillais. C'est pas des bébés et des poussettes qu'on va nous jeter à la gueule mais des parpaings et du mortier. Ça n'a pas le même goût. Alors on reste sur ses gardes et on fait attention à ses petits collègues."
"Ce soir, exceptionnellement, on a le soutien de la Canine. Faites gaffe à vos doigts, je vous signale qu’au bout de la laisse, c’est pas des gentils chiens à caresser. Il faut les considérer comme des collègues à part entière. Y en a même certains d’entre eux qui sentent meilleurs que vous et qui savent mieux lire."
"- Vous ne savez pas comment gérer ces milliers de gamins sans diplômes ni emplois, mais moi je m’en occupe. Je leur donne un travail et ils font vivre leurs familles. Résultat, le trafic tempère vos quartiers défavorisés et hypocritement, vous nous avez laissés faire, comme si vous ne connaissiez pas les raisons de ce calme. Mieux que ça, vous nous utilisez. Vous nous payez pour garantir votre sécurité pendant vos campagnes, vous nous payez pour vous récupérer des votes et des procurations. Vous vous servez de nous pour asseoir votre pouvoir et, pour être sûre de notre loyauté, parfois, vous engagez certains d’entre nous dans votre propre équipe. Vous collaborez avec le mal qui ronge votre ville pour en garder le contrôle. Vous êtes même prête à la mettre à feu et à sang. Le serpent se mord la queue. Cercle vicieux, donc."
"– C’est trop léger, Victor. Intercepter un « go-fast », ça se prépare à l’avance. Les choses ont changé depuis l’école de police, tu sais. On ne connaît même pas la composition de son convoi. S’il la joue « sécurité », il y aura trois voitures. Une voiture ouvreuse, de modèle courant pour ne pas attirer l’attention et s’assurer de la tranquillité des routes, avec une avance de trente kilomètres. Une porteuse de grosse cylindrée, avec le matos dedans. Et enfin, une autre voiture puissante en suiveuse, pour vérifier qu’ils ne sont pas filochés et pour faire diversion si on tente une interpellation. Normalement, l’ouvreuse est envoyée sur place un peu avant pour contrôler la qualité de la came. Ils sont très organisés et nous on part à l’improvisation."
"- Je m'entoure mal, je vous l'accorde, mais pour les meurtres... A part si l'incompétence est un crime, je ne vois rien qui puisse me mener en prison.
- C'est justement là, la magie de la politique. Même avec toutes les preuves nécessaires contre un chef d’État, un ministre ou un député on est incapable d'en incarcérer un seul, alors qu'une simple rumeur peut ruiner une carrière."
"C'est facile de considérer le monde entre le Bien et le Mal ! Le blanc et le noir. Alors que tout se passe dans la zone grise."
"Coste se lève et paya son café avec quelques pièces,.
Les deux dernières semaines avaient été longues et il allait marcher un peu avant de rentrer,
Il partit en abandonnant sur la table le billet de train qu'il avait acheté.
C 'est beau la Provence. Quelqu'un en profiterait."
Mon humble avis :
Encore un livre prenant qu'on ne peut lâcher une fois commencé...
Comme dans "Code 93" son premier livre, on retrouve le capitaine Coste et son équipe attachante.
Cette fois, Olivier Norek nous plonge dans la vie des cités des banlieues : caïds, voyous, retraités terrorisés, violences urbaines, trafic de drogue, insécurités, pauvreté etchômage, leurs révoltes d'une violence effrayante...
Mais il nous fait découvrir aussi un monde de corruption politique, demanœuvres électorales, les fausses factures et les emplois fictifs, les politicards et maires ripoux.
Et tout cela aux côtés des policiers dans le quotidien cauchemaresque qui est le leur avec la violence qu'ils subissent, les problèmes liés au trafic de stupéfiants ...et ça sent levécu.
Des sujets particulièrement brûlants traités de façon passionnante, de ceux que l'on retrouve aux journaux télévisés.
Encore un livre prenant qu'on ne peut lâcher une fois commencé...
Coucou Brigitte
ici il neige et a gros flocons, ca a cherché toute l'apres midi tout fin gros flocons et ca c'est arreté mais là ca tient, je pensais faire des courses demain
vu le reconfinement prochains je pense pour nous les vieux hein!!!
mais avec ce temps ca se ne faira pas....
et comme je n'acheterais pas leur masques pour enrichir un tel ou un tel..
je ne sortirais plus je vais devenir une hermite hihihihihihi
comment vas tu ma elle, je t'ai envoyé les calendriers de fevrier et mars
tu n'as plus qu'a, bonne soiree et pleins de bisous
gros calinous aux loulous
http://naposcar.centerblog.net
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