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Date de création : 13.06.2011
Dernière mise à jour : 26.11.2025
11954 articles


Claude Roy

Dormante de Claude Roy mis en musique par Gilbert Guinez

Publié le 01/04/2020 à 16:19 par brigitisis Tags : sur mer nuit enfant monde belle centerblog image musique merci aime

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Dormante

 

Toi ma dormeuse mon ombreuse ma rêveuse
ma gisante aux pieds nus sur le sable mouillé
toi ma songeuse mon heureuse ma nageuse
ma lointaine aux yeux clos mon sommeillant œillet



distraite comme nuage et fraîche comme pluie
trompeuse comme l'eau légère comme vent
toi ma berceuse mon souci mon jour ma nuit
toi que j'attends toi qui te perds et me surprends



la vague en chuchotant glisse dans ton sommeil
te flaire et vient lécher tes jambes étonnées
ton corps abandonné respire le soleil
couleur de tes cheveux ruisselants et dénoués



Mon oublieuse ma paresseuse ma dormeuse
toi qui me trompes avec le vent avec la mer
avec le sable et le matin ma capricieuse
ma brûlante aux bras frais mon étoile légère



je t'attends je t'attends je guette ton retour
et le premier regard où je vois émerger
Eurydice aux pieds nus à la clarté du jour
dans cette enfant qui dort sur la plage allongée.

 

Claude Roy

 

" Le confinement m'a ramené à mon studio d'enregistrement... Voici le dernier né de mon projet Claude Roy. Qui est cette dormeuse allongée sur la plage ? Une intime, vraiment ? Le voile se lève, en toute fin...
Claude Roy a 25 ans, en 1942, lorsqu'il écrit ce poème, parenthèse éblouie dans un monde installé dans la guerre.
Variation sur le topos de la belle matineuse, dans laquelle Eurydice revient d'un autre monde...
"Le rêve est une seconde vie" écrivait Nerval en ouverture d'Aurélia.
En 2020, le monde est en proie au coronavirus, puissions-nous continuer à connaître de si beaux éblouissements.

Gilbert Guinez

 

"Le poème suivant a été inspiré à C. ROY par une jeune nageuse endormie sur une plage aux environs de Nice."
Un très beau partage que nous fait Gilbert Guinez de nous mettre enmusique de sibeaux textes que j'ajoute à ma rubrique Claude Roy, poète que j'aime beaucoup...
Merci Gilbert.

 

 

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https://www.youtube.com/channel/UCBw0P6cIGuzdMUkSQz5eIcg

Les grands Fonds du feu Gilbert Guinez chante Claude Roy

Publié le 25/01/2019 à 21:00 par brigitisis Tags : fond nuit demain hiver center bonne musique image centerblog
Les grands Fonds du feu Gilbert Guinez chante Claude Roy

 

 

Mise en chanson du poème "Aux innocents les mains pleines" de Claude Roy par Gilbert Guinez.

 

 

Aux innocents les mains pleines...

 

 

Il ne vous faut qu'un peu de nuit pour entendre fleurir le sang

un grand feu profond comme un puits plein de vifs éclairs trébuchants

il ne vous faut qu'un peu de soin un bel été de feu et d'or

qui danse et saute aux quatre coins qui brille et craque et chauffe fort

un grand feu d'hiver et de neige le vent à décorner les bœufs

un vent de traques et de pièges et de nuages au galop.

 

Les rivières sous la terre coulent sans clarté sans saisons

ce sont les veines les artères cherchant un cœur et sa prison

ce sont les veines de la terre ce sont les lignes de ses mains

dans les longs couloirs solitaires qui vont d'aujourd'hui à demain

cherchant la chanson de leurs eaux qui s'est perdue un beau matin

dans un détour du long réseau dans une courbe du chemin.

 

 

Approchez vos mains de la flamme jusqu'à voir le feu au travers

avec ses courants et ses lames et ses sirènes aux yeux verts

jusqu'à voir les grands fonds du feu avec leurs poissons de sommeil

et les longs navires sans yeux leurs équipages de soleil

et leur forêt d'algues de paille qui flambe et brille au fond du feu

prisonniers des mains et des mailles qui font et défont les filets du feu.

 

Claude Roy

 

 

Quand les mots poétiques s'accordent avec les notes de musique...

Bonne et douce soirée

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La nuit Claude Roy par Gilbert Guinez

Publié le 23/01/2019 à 19:26 par brigitisis Tags : sur mer création dieu nuit fille center merci image centerblog
La nuit   Claude Roy par Gilbert  Guinez

 

 

 

 

La nuit

 

Elle est venue la nuit de plus loin que la nuit

À pas de vent de loup de fougère et de menthe

Voleuse de parfum impure fausse nuit

Fille aux cheveux d'écume issue de l'eau dormante

 

Après l'aube la nuit tisseuse de chansons

S’endort d'un songe lourd d'astres et de méduses

Et les jambes mêlées aux fuseaux des saisons

Veille sur le repos des étoiles confuses

 

Sa main laisse glisser les constellations

Le sable fabuleux des mondes solitaires

La poussière de Dieu et de sa création

La semence de feu qui féconde les terres

 

Mais elle vient la nuit de plus loin que la nuit

À pas de vent de mer de feu de loup de piège

Bergère sans troupeaux glaneuse sans épis

Aveugle aux lèvres d'or qui marche sur la neige,

 

Claude Roy

 

Claude Roy avec une mélodie digne de Manset...
Juste une réussite...qui berce et fait rêver l'espace d'une chanson...
Merci Gilbert pour ce beau partage.

Brigitisis

 

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Absence Claude Roy chanté par Gilbert Guinez

Publié le 21/01/2019 à 20:57 par brigitisis Tags : mer merci amour musique mort nuit texte center you tube
Absence   Claude Roy chanté par Gilbert Guinez

 

 

 

 

 

ABSENCE

 

 

Ma vive où que tu sois si loin que presque morte si loin de mon sommeil de ma main de mes yeux dans le noir et le noir et la nuit qui t'emporte si loin de notre été menteur mélodieux

Mon ombre te surprend dans tes changeants séjours Si l'on te dit mon nom il glisse à travers toi Mais la nuit donne un poids aux mots légers du jour rôdeur aux pas absents je rentre par le toit

Mots d'amour chuchotés dans l'ombreuse épaisseur vous éveillez un soir un parfum d'autrefois Étoiles vous buvez dans la main du dormeur l'eau des sources perdues aux profondeurs des bois

L'hésitante chanson de la mer au rivage la fraîcheur aux pieds nus des dalles sans couleur l'odeur de tes cheveux tes bras ta gorge sage le lit comme un navire au port du lent bonheur

tout cela qui n'est plus feint d'exister encore Nous croisons nos regards au-delà des distances au-delà de l'oubli du temps et de la mort qui nous retrouvera dans le même silence.

Claude Roy

 

 

 

Merci à monsieur Gilbert Guinez de me faire découvrir sa chaîne you tube consacrée aux très beaux poèmes mis en musique  de Claude Roy...
Je partage avec plaisir ce merveilleux texte mis en musique avec tant de beauté.

Brigitisis

Mémoire nocturne Claude Roy

Publié le 03/09/2016 à 21:58 par brigitisis Tags : vie amour enfants femme cadre fille chien jardin livres
Mémoire nocturne  Claude Roy

 

Mémoire nocturne

 

Il y a dans les grands couloirs du souvenir
tant de clefs tant de portes et de voix et de cris
tant de passants obscurs et d'inquiets voyageurs
Je ne sais où frapper je ne sais où dormir
Ouvrez ouvrez enfin à celui qui attend
avant la fin du jour et d'échos en échos
les navires les trains gémiront sur la ville
Derrière cette porte une femme a chanté
la chanson celle-là que j'ai sue à vingt ans
La clef est au tableau Sur la pointe des pieds
Montez les marches l'escalier de la mémoire
qui grince comme les escaliers d'autrefois
tourne et tourne aux paliers de la mélancolie
Le tapis est usé et il n'est pas le seul
A l'étage au-dessus il y a une fille
j'entends marcher pieds nus l'enfant d'une autre vie
et je sais qu'elle est nue que ses cheveux dénoués
brillent dans le miroir au cadre de velours
A l'étage au-dessus il y a un garçon
et je l'entends siffler et je l'entends sortir
et les livres sont lourds les rues trop éclairées
L'autobus ralentit au coin du carrefour
Au travers de ces vies au travers de ces portes
il y aura plus tard le pas des spectateurs
qui sortent à minuit des cinés du quartier
Je n'ose pas frapper ici on fait l'amour
Une femme gémit La lumière s'éteint
La même lampe la même femme qu'autrefois
Tous les laitiers de Paris réveilleront
tous les amants dans les bras de celle qu'ils aiment
Changez de cavalier quand sonne le réveil
Changez de souvenir à chaque point du jour
Il faut se rendormir jusqu'au retour des boueux
Je t'aimais tu m'aimais autrefois autrefois
Je te cherche et t'attends dans les longs corridors
Mais tu n'es plus derrière aucune de ces portes
ni toi ni aucune autre absentes que j'attends
A l'étage au-dessus j'ai reconnu la voix
et le ton et les mots que j'ai sus autrefois
A l'étage au-dessus j'ai rencontré les yeux
et l'espoir et la foi que j'avais autrefois
Je ne sais où frapper je ne sais où dormir
Je ne sais plus parler je ne sais plus mentir
Mais qu'elle s'ouvre enfin la porte close
derrière laquelle il y a un jardin
et des enfants qui jouent et un chien qui aboie
et le petit garçon qui donne sa tartine
à la petite fille aux cheveux de maïs.

 

Claude Roy

 

Quand les mots sont si beaux, les phrases si émouvantes que nous sommes transportés ...dans certains souvenirs dont on a gardé la clef.

Brigitisis

Plus tard Claude Roy

Publié le 02/09/2016 à 23:57 par brigitisis Tags : monde mer jardin poème

latourcamoufle.hautetfort.com

 

Plus tard 

 

Plus tard, extrêmement plus tard,

très de l'autre côté des grands rideaux usés,

quand une cloche nue, sa façon de sonner,

de laisser son appel s'enfoncer dans le sable,

quand un jardin, un ciel, le tournant d'une allée,

la rumeur d'une rue, son presque mal de mer,

et le départ d'un train et son charbon de larmes,

une pipe oubliée sur une table laide,

quand tout cela sera soudain si merveilleux,

si gravement mêlé à notre mal de cœur,

au lent cérémonieux tourbillon d'être ailleurs

— alors il suffira de te donner la main,

(et nos mains cependant existeront à peine)

de sentir le tic-tac de ton cœur très caché,

(et nous aurons pourtant des cœurs si incertains)

pour rendre un peu de vrai, de chaud et de soleil

au monde où nulle part n'est écrit notre nom.

 

Claude Roy

 

Quel merveilleux poème! Tant d'émotions en si peu de mots...

Brigitisis

 

Ne pas dormir Claude Roy

Publié le 31/08/2016 à 22:38 par brigitisis Tags : aime moi fond nuit enfant poésie amour

 

Ne pas dormir

 

J'aime ne pas dormir lorsque tu dors déjà bercée à fond de cale
aux flancs de qui clapote l'eau de la nuit des temps
l'eau calme de l'oubli qui bruit à voix si basse
que le silence sage n'en laisse deviner pas même le 
murmure

 

 

Je me penche sur toi j'écoute ton absence j'écarte
de la main tes cheveux sur ton front et l'enfant
d'autrefois si perdu
qui erre encore sur la route et attend tout transi
et ne se souvient plus d'avoir été depuis réchauffé et
nourri

 

 

Dors et laisse dormir l'enfant Chagrin et sa sœur
Longue Absence
Dors A force de rames à force de patience
déjà nous abordons aux îles du vent clair déjà le jour mélange ses draps blancs aux draps qui te dessinent

 

 

Tu dors et moi je veille immobile et pourtant sans plus rester en place
que l'herbe dans les prés quand le vent en passant la 
rebrousse et l'efface
Je retiens mon souffle j'ai peur que tu ne t'éveilles
j'ai peur que tu sois là j'ai peur que tu sois loin
Le vent m'empêche de dormir si tu es loin de moi
ton cœur m'empêche de mourir s'il bat tout près du 
mien

 

 

Ecoute ma très chère ma seule ma sœur aux yeux si 
clos
écoute mon souci de toi qui marche sur la pointe des 
pieds Il tourne autour de toi II hésite II revient II craint de t'éveiller Il a peur en rôdant de faire craquer un meuble ou grincer une porte
Je vais dormir encore glisser et te rejoindre ailleurs
à l'envers ressemblant et brouillé de mon double qui 
veille.

 

 Claude Roy

 

Que la poésie va bien à l'amour...Illusion et rêverie.

Brigitisis

 

 

 

A regret Claude Roy

Publié le 30/08/2016 à 22:43 par brigitisis Tags : vie moi monde amour mer fond belle mort nuit fille air oiseaux pensées poème
A regret   Claude Roy

 

A regret

 

La mort en tablier qui rentre ses moissons,
repliant les messieurs, les dames, les oiseaux,
la mort n'écoute pas nos discours de poissons,
les mots que nous disons restent au fond des eaux.

 

Vous dites qu'il fait beau, qu'il fait chaud, le soleil,
un cœur qui bat tout doux et le chant de l'eau vive,
vous parlez de l'amour, des monts et des merveilles,
mais pour vous écouter il n'est âme qui vive.

 

Vous pouvez parler fort ou feindre d'être ailleurs,
détourner le regard ou jouer à saute-songe,
descendre sous la mer comme un pêcheur d'éponges :

 

elle est là qui vous guette et vous prend à revers,
tricotant sans répit ses filets à vivants,
elle est là installée en travers de mes vers,
poursuivant son idée, têtue comme le vent.

 

Océan qui redonnes et reprends la mémoire
je m'intéresse au sel de tes franges savantes,
j'aime bien la façon qu'a la pluie sur l'eau noire
de poser ses pieds nus et sa fraîcheur bougeante.

 

Je me tresse un bonheur comme un panier de jonc,
et j'y mets un grillon, une nuit de septembre,
le ciel bien lessivé par un matin tout blond,
une fille endormie qui se mélange à l'ombre.

 

Mais l'autre est toujours là avec sa bouche ouverte
et cet air très patient de qui sait son affaire,
mais l'autre est toujours là, vivre est en pure perte,
la fausse, la butée, la sourde, la sorcière.

 

Une dernière fois nos mains nouées et déprises,
et moi qui ne veux rien que d'être près de toi,
puis l'autre sera là et nos pensées surprises,
la dame au temps compté et sa caisse de bois.

 

Viendra peut-être un jour pour d'autres plus habiles
la ruse qui saura détourner son chemin,
mais pour nous c'est trop tard, il faut être dociles,
poliment dire adieu aux plaisirs de demain.

 

La tête ailleurs déjà et le cœur barbouillé
nous dirons à la mort ce que nous pensons d'elle.
Mais qui donc entendra les mots embrouillés
perdus pour tout le monde
                                 et que la vie est belle ?

 

Claude Roy

 

Magnifique et bouleversant poème...

Brigitisis

 

 

J'ai peur la nuit Claude Roy

Publié le 29/08/2016 à 16:59 par brigitisis Tags : moi nuit poème centerblog coeur vie livres aimer sourire

 

Image du Blog fandeloup.centerblog.net
Source : fandeloup.centerblog.net sur centerblog.

 

 

J'ai peur la nuit

 

 

Mon corps qui suit son cours, son chemin de fourmi,

 aveugle dans son jeu compliqué et savant,

 que puis-je à son destin, à sa longue patience? 

Il est si loin de moi dans ses ténèbres chaudes

 avec son souffle lent, les longs détours du sang, 

le cœur, le très sérieux qui jamais ne s'arrête,

 et qui pourtant un jour saura bien me trahir...

Comment donc expliquer à ce cœur si pressé

 qu'il est bien inutile de tant se hâter, 

d'être si attentif aux visages changeants, 

de se presser ou de ralentir pour un rien,

 puisqu'un jour tout cela n'aura plus d'importance,

 puisque mon cœur et moi nous oublierons ensemble

 de bouger, de parler, de respirer, de vivre?

 

Je pense à tout cela dans le creux de la nuit

 et pour être moins seul j'imagine un poème, 

poème que voici :

 

Mon corps qui suit son cours, son chemin de fourmi,

 aveugle dans son jeu compliqué et savant,

 que puis-je à son destin, à sa longue patience? 

Il est si loin de moi dans ses ténèbres chaudes

 avec mon souffle lent...

 

Claude Roy

 

Qui ne pense pas à cette merveilleuse machine qu'est le coeur...Si résistant souvent et si fragile aussi...Notre respiration qui dépend de tant de petits vaisseaux, de tant de petits riens...notre mécanique si précieuse, si compliquée qui détermine  notre vie...Ce sont les nuits d'insomnie qui apportent parfois certaines angoisses...

Quand la lumière du jour revient, il faut savoir s'émerveiller d'être là, avec des livres à lire, des textes à écrire, des moments  à donner, à partager, des choses à faire, des êtres à aimer, à consoler, à faire sourire...juste des moments de vie...

J'aime énormément ce poème...

Brigitisis

La rivière endormie Claude Roy

Publié le 29/08/2016 à 16:29 par brigitisis Tags : nature texte peinture poème aime photo

 

Photo : ecuriedalsace.forumactif.org

 

La rivière endormie

 

Dans son sommeil glissant l'eau se suscite un songe
un chuchotis de joncs de roseaux d'herbes lentes
et ne sait jamais bien dans son dormant mélange
où le bougeant de l'eau cède au calme des plantes

 

La rivière engourdie par l'odeur de la menthe
dans les draps de son lit se retourne et se coule
Mêlant ses mortes eaux à sa chanson coulante
elle est celle qu'elle est surprise d'être une autre

 

L'eau qui dort se réveille absente de son flot
écarte de ses bras les lianes qui la lient
déjouant la verdure et l'incessant complot
qu'ourdissent dans son flux les algues alanguies.

 

Claude Roy

 

 

L' observation de la nature par un poète et les mots deviennent des flots.

"Claude Roy propose une peinture à vocation lyrique d’une rivière qu’il personnifie tout au long du poème. La rivière endormie évoque les impressions que le mouvement de l’eau fait naître dans l’esprit du poète. "http://www.etudier.com/

J'aime quand l'eau représente le temps qui passe...
Quoi de mieux que l'eau et le sable pour l'imager...

Brigitisis