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Date de création : 13.06.2011
Dernière mise à jour : 26.11.2025
11954 articles


CONTES ET LEGENDES D'EUROPE

Le pêcheur de feuilles Conte Albanais

Publié le 29/07/2015 à 18:59 par brigitisis Tags : histoire homme vie monde mer enfants femme pouvoir merci photo

 

 

1000images.net

 

Le métier de pêcheur n'est pas toujours facile et, sans un peu de chance, il arrive que ces travailleurs de la mer ne soient guère payés de leur peine.

Ainsi, un brave père de famille de la côte Adriatique, proche de la pointe de Samana, avait-il bien du mal à nourrir ses cinq enfants.

Jamais la pêche n'était vraiment abondante, et il arriva même un moment où il resta dix jours sans prendre le moindre poisson.

"Tout cela est très injuste, disaient les gens de son village, car il est le plus travailleur et il connaît son métier mieux que personne."

On le plaignait beaucoup, mais, comme tout le monde était pauvre, personne ne se trouvait en mesure de lui venir en aide.

Ses enfants avaient faim, et sa femme qui n'était pas très solide ne pouvait que laver un peu de linge pour gagner de quoi acheter du pain.

Le brave homme eût bien fait un autre métier, mais il ne trouvait pas d'embauche. Et puis, parce qu'il aimait la mer, il espérait toujours qu'elle finirait par se montrer généreuse avec lui.

Un jour que le Roi passait par là, il entendit les enfants qui criaient famine. Il se renseigna, on lui dit combien ce pêcheur fort méritant jouait de malchance, et ce roi riche et bon décida de l'aider.

"Je veux faire quelque chose pour toi, lui dit-il, mais je tiens absolument à ce que tu restes pêcheur. Tu vas continuer ton métier et, chaque fois que tu apporteras quelque chose dans ton filet, tu viendras l'apporter sur le plateau de ma balance. Dans l'autre plateau, je mettrai le même poids en sequins d'or, et cet or sera pour toi."

De nouveau plein de courage et d'espérance, le pêcheur reprit la mer.

Trois jours passèrent, trois jours et trois nuits sans une minute de repos. Trois jours et trois nuits à ramer, à lancer son filet, à le ramener sans qu'il vît l'ombre d'un poisson.

"Je suis maudit ! se lamentait-il. Nous mourrons tous de faim."

Le pêcheur épuisé rentra au port, mais avant d'amarrer sa barque, il lança son filet une dernière fois. Lorsqu'il le retira, il n'y trouva qu'une feuille de chêne déjà bien abîmée par l'eau salée. Il allait la jeter lorsqu'un camarade lui dit :

"Que risques-tu à la porter au Roi ? il n'a pas parlé de poisson, il t'a dit de lui porter tout ce que te ramènera ton filet.

- Il va croire que je me moque de lui, et peut-être même me fera-t-il jeter en prison ?

- Non, il ne le fera pas. C'est un bon roi. Et je suis tout disposé à témoigner que tu as bien pêché cette feuille."

Le pêcheur était tellement désespéré qu'il mit la feuille dans sa poche et prit le chemin du palais royal.

Lorsque le roi le vit arriver avec sa prise, il se mit à rire.

"Mon pauvre ami, fit-il, cette feuille est si légère qu'elle ne fera même pas bouger d'un cheveu le fléau de ma balance. Mais enfin, puisque tu es venu jusque-là, tentons tout de même l'expérience."

Le pêcheur posa sa feuille sur le plateau qui tomba comme si on l'eût chargé de plomb. Et le trésorier du roi commença de poser des sequins sur l'autre plateau. A haute voix, un secrétaire comptait.

"Un sequin, deux sequins, trois sequins..."

La balance ne bougeait toujours pas. Et il fallut soixante sequins pour faire monter enfin le plateau où se trouvait la feuille.

Le pêcheur s'en alla avec les pièces et le roi, qui n'en revenait pas, garda la feuille. Tous les savants du royaume furent invités au palais où ils demeurèrent longtemps à examiner cette feuille de chêne si étrange. Ils se livrèrent à toutes les analyses que la science pouvait permettre et, en fin de compte, ils furent bien obligés de reconnaître que cette feuille n'avait d'autre particularité que son poids.

Bien entendu, le pêcheur que l'on soupçonnait de magie fut interrogé, mais les enquêteurs, qui étaient des juges honnêtes, déclarèrent qu'il était beaucoup trop naïf pour être magicien.

Lui-même ne savait rien.

Il ne pouvait rien savoir, car il n'avait pas assez de mémoire pour se souvenir des moindres détails de sa vie d'enfant.

C'était pourtant dans sa plus tendre enfance que dormait le secret de cette feuille. Car le pêcheur n'avait guère que trois ou quatre ans lorsqu'un laboureur, voisin de son père, avait déraciné et jeté sur le chemin un jeune chêne né en bordure de son champ.

L'enfant l'avait ramassé ce tout petit arbre et l'avait planté en un endroit où personne ne cultivait le sol. Reconnaissant, le chêne, qui avait grandi en toute liberté, avait saisi cette occasion de remercier celui à qui il devait la vie.

Et sans doute parce qu'il détenait le pouvoir de conjurer le mauvais sort, il s'arrangea pour que le pêcheur ne retire plus jamais de l'eau un filet vide.

 

Les Légendes de la mer de B. Clavel,

Ed. Hachette 

Merci à Jérome Genée pour cette superbe photo...

Parce que j'aime les contes et que cela faisait longtemps que je n'en avais plus lus...et donc partagés...

Brigitisis

Elsi et le peuple de l'eau Conte Autrichien

Publié le 02/11/2012 à 21:02 par brigitisis Tags : moi bonne monde amour homme fond chez belle femme fille nuit mort chien enfant

 

 

 

Il y a mille ans, on voyait encore des gens de race aquatique qui avaient la même stature que les autres hommes.

Mais, au lieu de vivre sur terre, ils vivaient dans les eaux.

En ce temps-là, un vieux moulin s'élevait au bord de la rivière qui descend de la montagne. Un jour que la rivière était à sec, Elsi, la fille du meunier, se mit à chercher des cailloux bien polis en suivant le lit du torrent. Elle s'engagea dans une gorge et y rencontra une femme qui, au lieu de cheveux, avait des algues coiffées en longues mèches.

« Elsi, dit-elle à la fillette, il faut que je t'emmène avec moi, sinon tu te noieras. »

A peine avait-elle prononcé ces mots qu'un flot bouillonnant descendit de la montagne où un orage venait d'éclater. La femme entraîna la petite dans sa grotte située au bord du torrent tumultueux.

« Nous sommes des aquatiques, dit-¬elle, mais ne crains rien, mon fils et moi-même, nous prendrons soin de toi. » Elsi resta sept ans auprès d'eux et oublia presque complètement ses parents. La femme des eaux était sa bonne mère adoptive et Elsi s'attacha encore davantage au fils. Quand ils en eurent l'âge, les deux jeunes gens se fiancèrent avec l'intention de se marier bientôt.

Pendant sept ans, les parents d'Elsi pleurèrent leur fille. Un jour, la meunière suspendit un tablier rouge en plein air pour le faire sécher. Deux nains vinrent le contempler. «,Si j'avais, dit l'un, une culotte taillée dans une si belle étoffe, j'indiquerais aux gens du moulin le moyen de retrouver leur Elsi. »

La meunière tissa et cousit avec ardeur jusqu'à ce que la petite culotte fût faite. Le lendemain matin, le nain l'enfila et révéla au meunier et à la meunière l'endroit où leur fille était cachée. Il fallait descendre dans la gorge et, pour éviter au meunier l'emploi d'une corde, le nain fit surgir un escalier de la paroi du roc, par nuit de pleine lune. Mais le petit homme les engagea à ne faire aucun mal au gentil peuple des eaux.

« Vous le regretteriez amèrement! » ajouta-t-il.

 

Le meunier se rendit à l'endroit indiqué. La gorge s'ouvrait, sombre et sauvage. Et, tout au fond, la rivière murmurait. Bientôt la lune monta au ciel, toute ronde. Un de ses rayons formait un escalier clair qui conduisait dans le gouffre. Courageusement, le meunier descendit dans le précipice inondé de lumière. Parvenu dans la grotte, il trouva son enfant endormie et faisant de beaux rêves sous de chaudes couvertures. Les deux êtres aquatiques dormaient, eux, dans la rivière, une vague blanche leur servant d'oreiller.

Le meunier éveilla sa fille qui, effrayée, se mit à pleurer et à gémir:

« Je veux rester ici, mais j'irai vous voir de temps en temps. »

Sans rien vouloir entendre, le père prit Elsi dans ses bras et, remontant deux à deux les marches de l'escalier lunaire, quitta l'étrange demeure.

L'accueil à la maison fut chaleureux, mais Elsi était triste car elle voulait retourner auprès du peuple des eaux. Elle songea même à s'enfuir. Alors le meunier, irrité, déclara : « Nous l'enfermerons jusqu'à ce qu'elle soit revenue à la raison ! »

Quelque temps après, la femme aux cheveux d'algues vint rôder autour du moulin, disant tout haut que son fils se mourait tant il avait de peine. Mais le meunier la chassa en ajoutant grossièrement que la mort de ce galopin ne serait pas une grande perte. La meunière fit chorus :

« Méchante femme, va-t'en! » Mais Elsi cria par la fenêtre « Chère maman des eaux, viens à mon secours ! ".

Le meunier, furieux, battit sa fille. Pour le punir, le peuple aquatique envoya un tel afflux d'eau que la roue du moulin se brisa.

Le jour suivant, un étranger - qui se disait garçon meunier - se présenta et assura qu'il était deux fois plus fort lorsqu'il travaillait dans l'eau. Le meunier ouvrit de grands yeux quand il vit le jeune homme sauter dans les flots et faire tourner l'arbre du moulin à une vitesse prodigieuse, tout en nageant sur le dos. Cette prouesse l'enthousiasma. Mais, un jour, la pluie se mit à tomber et la gargouille, dégorgeant l'eau du toit, la répandit sur le visage du nageur.

« Sors donc ! » lui ordonna le meunier.

« Je ne puis, aussi longtemps que l'eau, venant d'en haut, tombera sur moi, répondit le garçon,
détourne la gouttière ! »

Vous pensez bien que Jan continua de faire fonctionner le moulin. Il en obtint même une magnifique. Une lumière se fit dans l'esprit du meunier :

« Par ma foi, c'est le vaurien des eaux chez qui Elsi habitait. »

Aussi se garda-t-il bien de détourner la gouttière.

« Tu resteras éternellement là-¬dessous, ricana-t-il, et devras travailler jour et nuit. »

Dès que la pluie commença à diminuer, il courut à la fontaine, posa un conduit et fit en sorte que le jeune homme fût continuellement arrosé, et ne puisse plus jamais se libérer. - Quelques semaines passèrent avant que la jeune Elsi ne remarquât le malheureux qui, hors d'haleine, peinait pour faire marcher le moulin. Elle ne vit que sa tête à demi-enfouie sous les algues verdâtres.



« Sois bonne, ô jeune fille, soupira-t-il, détourne cette eau qui m'empêche de sortir de là ! » Elsi ne demanda à personne si elle devait oui ou non exaucer cette prière. Elle eut pitié et donna un coup au tuyau qui dégorgea son eau ailleurs. Le garçon sortit de son tombeau humide. Il respira profondément et s'ébroua comme un chien qui vient de prendre un bain. Elsi tomba alors dans ses bras en sanglotant. Le jeune homme l'étreignit tout en lui disant d'un ton grave :

« Pour l'amour de toi, je pardonne à ton père, mais qu'il choisisse : ou je reste ici en qualité de gendre, ou je t'emmène avec moi! »

Elsi, toute heureuse, répondit :

« Je suis d'accord ! »

Le meunier et la meunière trouvèrent préférable de garder chez eux le jeune homme comme époux de leur fille plutôt que de voir celle-ci rejoindre le peuple des eaux. Tous vécurent en parfait accord et formèrent une famille bénie. Dans le monde entier, on reconnaît leurs descendants à ce qu'ils aiment l'eau et nagent avec bonheur, que ce soit dans les eaux courantes ou dans l'onde tranquille.

Conte d'Autriche

 

Tout faire pour le bonheur de son enfant...
Brigitisis

 

 

"Petite Aurore" Conte Bulgare

Publié le 31/10/2012 à 22:56 par brigitisis Tags : moi monde belle femme fille nuit enfant oiseaux jardin neige cheval chevaux homme

 

 

Dans un beau château, sur le mont Witosch, habitait un riche
« Pomak », c'est-à-dire un comte. Mais son cœur était triste, car sa fillette Drina, blanche comme neige dans son petit lit, était malade à mourir. Personne ne semblait pouvoir la sauver, et même les plus célèbres médecins étrangers ne parvenaient pas à déterminer le mal dont l'enfant souffrait.
Un jour que le comte, rongé de souci, chevauchait à travers la forêt, il rencontra une étrange vieille qui lui dit :
« Moi seule je puis sauver ton enfant, emmène-moi au château ! » Le comte eut envie de la rabrouer en la traitant de vilaine sorcière. Mais il se ravisa en pensant :
« Après tout, il n'en peut résulter aucun mal. » Sans entrain, il hissa la singulière créature sur son cheval. A peine arrivée au château, la vieille se faufila dans la chambre de Drina.
« L'enfant, dit-elle, est atteinte de la maladie de la nuit. »
Pour la guérir, elle prescrivit à Drina de regarder, dès son réveil, l'aurore dans le ciel, et aussi le reflet de cette aurore dans la rivière, tout en récitant cette mélopée : Descends des hauteurs, Monte des profondeurs, Aurore !Donne-moi la santé, Donne-moi la beauté l

Cette invocation eut un effet miraculeux. Le lendemain déjà Drina souriait. Au bout d'une semaine, une teinte rosée, pareille au reflet de l'aurore, colorait ses joues et, un mois plus tard, Drina rayonnante de santé, de fraîcheur, de beauté, égalait en éclat les roses du jardin. L'étrange vieille prit alors congé de la fillette en lui disant :
« Souviens-toi que l'aurore et son reflet appartiennent à la fée Eos. Nous lui en avons emprunté ce qu'il fallait pour te guérir. Elle n'en accordera pas davantage. Ce serait donc la voler que de continuer à utiliser la mélopée que je t'ai apprise. Ne le fais plus ! »
Drina prit cette défense en mauvaise part et, avec insolence, renvoya sa bienfaitrice.

Bientôt la nouvelle se répandit que Drina, resplendissante, méritait le titre de « Petite Aurore», Les louanges qu'on lui adressait l'engagèrent à devenir toujours plus belle. Or, comme cela n'étaitpossible qu'en récitant la mélopée, elle ne tint aucun compte des recommandations de la vieille femme de la forêt. Elle continua et sa beauté devint telle que tout le monde affirma bientôt que Drina était la plus merveilleuse fille du pays.
- Durant quelque temps, elle jouit de sa beauté. Mais, les nuits suivantes, un petit oiseau blanc l'éveilla en lui gazouillant :
« Tu es une voleuse!»
Ce fut ensuite un corbeau tout noir qui lui croassa aux oreilles:
« Ne dérobe plus d'aurore! »
Un hibou se posa sur son lit, roula ses gros yeux d'or et hulula:
« Rends l'aurore que tu as volée ! »
Chaque fois, Drina se blottit plus profondément sous ses couvertures, tout en répétant avec obstination:
« Oiseau, tu es certainement la vieille femme de la forêt. Eh bien, malgré toi, je prendrai autant d'aurore qu'il me plaira et ne rendrai pas celle que j'ai déjà ! »

Le lendemain, le comte et sa suite, au son du cor, partirent pour la chasse dans les montagnes. Pleine d'entrain, Drina chevauchait en tête du cortège. Bientôt, un épais brouillard enveloppa chevaux et cavaliers, qui s'étaient dispersés. Ils ne se retrouvèrent qu'auprès d'un feu qu'un des piqueurs avait allumé. Mais Drina avait disparu. On cria son nom aux échos; « Drina, Petite Aurore ! » On sonna du cor et les cavaliers partirent à sa recherche dans toutes
les directions.
Mais en vain. Drina demeurait introuvable.
Dans sa douleur, le comte fit le vœu de ne pas rentrer au château sans sa fille bien-aimée.

La fée Eos, fort courroucée, avait, sans qu'on s'en aperçût, enlevé Drina et l'avait cachée dans une anfractuosité du rocher.
Les trois oiseaux arrivèrent à tire-d'aile.
« Obéiras-¬tu enfin ? » luidemandèrent-ils.
Mais la fillette, toujours obstinée, répondit sèchement :
«Non ! »
Pourtant, au bout d'une semaine, comme elle mourait de faim, elle promit de ne plus jamais réciter la mélopée. Alors le corbeau lui apporta chaque jour un pot de miel. Elle refusa toutefois de rendre l'aurore qu'elle avait volée, car elle voulait conserver sa beauté. Sept fois, elle vit le soleil se coucher, mais, en réalité, sept années avaient passé. L'entêtée était restée solitaire, tout ce temps-là, sur son rocher.

Pendant ces années, le comte, cherchant inlassablement sa fille, parcourait la montagne, échevelé, la barbe hirsute, le visage décharné. Sans trêve ni repos, sa voix retentissait dans la solitude. Enfin, par une nuit des plus sombres, Drina entendit cette voix et cria :
« Père, où es-tu ? » Elle perçut cette réponse :
«Ah! si j'avais une lumière, je te sauverais ! »
Au même instant, les oiseaux arrivèrent. Drina, tombant à genoux, les supplia :
« Reprenez toute l'aurore que j'ai volée et faites-en une lumière pour mon père ! »

La jeune fille n'avait pas encore fini sa phrase que ses joues répandirent une lumière éblouissante...

C'était l'aurore qu'elle rendait et qui illuminait toute la montagne, si bien qu'on se serait cru en plein jour.

Conte bulgare

« La dignité de l'homme requiert l'obéissance à une loi supérieure, à la puissance de l'esprit.  »

de Gandhi.

Brigitisis

 

"Pourquoi l'eau de mer est salée" Conte de Norvége

Publié le 30/10/2012 à 22:59 par brigitisis Tags : moi homme fond chez enfants femme mer cadeau voyage

 

 

Deux frères, Lars et Jan, vivaient dans des conditions fort différentes.
Lars possédait de grands biens, tandis que Jan était un pauvre journalier. Sa famille manquait souvent du nécessaire. Une fois même, les plats furent complètement vides. Comme Noël était proche, Jan pria Lars de lui faire cadeau d'un petit quartier de lard. De mauvais gré, l'avare coupa dans la cheminée un morceau de lard et le tendit à son frère en disant :

« Tiens, va le porter au diable ! »
« D'accord! » dit le pauvre homme qui partit en courant à travers champs. Il aperçut un vieillard qui faisait un grand trou dans la terre.

« Que creuses-tu là ? » demanda-t-il.

« La porte de l'enfer », répondit l'homme.

Jan était tout joyeux d'avoir si vite trouvé l'enfer. Prudemment, il descendit dans la fosse où il faisait chaud comme dans un four. Il donna le lard au premier diablotin qu'il rencontra. Celui-ci s'écria :

« Le porc convient au diable et le diable au porc... Tiens, voici en échange mon moulin à café! ».

Jan pensa qu'un moulin à café était un cadeau bien inutile pour un homme qui n'avait pas un grain à moudre, mais le petit diable continua « Cet ustensile moudra tout ce que tu désires.

Cependant, n'oublie pas le mot, huckepuck " qui te permettra d’arrêter le moulin magique." 

Jan, qui avait grande envie de saucisse, demanda, sans trop y croire, que le moulin lui fournit son mets préféré. O merveille, des mètres de saucisse se mirent à sortir du moulin. Au commandement « huckepuck » le moulin, obéissant, cessa de tourner.

Il était très tard quand Jan rentra à la maison. « Un moulin, mais nous n'avons rien à moudre, gémit la femme, ce n'est pas lui qui donnera du pain à nos enfants!» Jan rit sous cape. « Qui sait ? » dit-il. Et il commanda au moulin un succulent souper : café, lait, brioches, beurre et miel. De surprise et de joie, la mère battit des mains. On éveilla en toute hâte les enfants, mais la famille était si pauvre qu'il n'y avait pas même une chandelle à la maison. Alors le père ordonna au moulin de les éclairer et, aussitôt, un rayon de soleil inonda la chambre. Réjouis, ils se gobergèrent. Puis ils tinrent conseil pour savoir ce qu'ils demanderaient au moulin le jour suivant.

Jan se leva très tôt le lendemain. Avant même de sortir du lit, il pria le moulin de subvenir aux besoins de la famille et de fournir la nourriture, le combustible, les habits et la vaisselle :

« Mouds ceci... huckepuck ; mouds cela... huckepuck. »

Le soir, quand la maison fut pleine de provisions, Jan invita ses voisins à un grand banquet. Lars, l'avare, entendit parler de la chose et s'esclaffa :

« Quelle folie ! Qu'est-ce que mon frère, ce crève-la-faim, va bien pouvoir leur offrir ? » Poussé par la curiosité, il se rendit chez Jan avec sa femme. Quelle ne fut pas leur surprise à tous deux ! Lars se frottait les yeux d'étonnement mais, au lieu de se réjouir de voir son frère hors de souci, il s'emporta :

« C'est moi le riche et c'est toi le pauvre, et cela doit rester ainsi. Remets-moi immédiatement le moulin, sinon je t'accuserai de détenir un objet maléfique. »

Et sans plus se gêner, Lars empoigna l'ustensile, le cacha sous son manteau de fourrure, entraina sa femme et s'éloigna, pressé qu'il était de faire fonctionner le moulin miraculeux.

D'abord, tout alla bien. Tout comme Jan en enfer, Lars voulut voir si le moulin lui obéissait. Il demanda aussi son mets de prédilection: de la bouillie de millet. Mâtin ! Bientôt la casserole en fut remplie. Lars aurait bien voulu arrêter le moulin, car la bouillie débordait. « Halte ! » cria-t-¬il, parce que, n'est-ce pas, il ignorait le mot de „ huckepuck ".

Comme un long serpent, la bouillie se répandait dans la maison. Il appela au secours. Cependant, chez Jan, les voisins festoyaient. Ils entendirent pourtant les appels de l'avare, accoururent et furent témoins d'un bien curieux spectacle. La ferme ne formait plus qu'une montagne de bouillie qui fumait comme un volcan. Seule la cheminée émergeait. Campé au sommet, le petit diable de l'enfer brandissait le moulin qu'il envoya, telle une balle, dans les mains de Jan. En voyant cela, Lars furieux, se jeta dans la bouillie qui l'engloutit.

Vous pensez bien que Jan continua de faire fonctionner le moulin. Il en obtint même une magnifique maison de marbre blanc, située au bord de la mer, et qu'on voyait resplendir de très loin. Un capitaine de vaisseau crut que c'était un phare et mit le cap dans cette direction. Jan l'invita à boire du vin que le moulin produisit.

«Il moudrait aussi du sel, s'il le fallait», assura-t-il.

Alors le marin s'écria:

« Que tu le veuilles ou non, ce moulin m'appartiendra, car il m'épargnera un voyage aux rivages salins ! »

Sans façon, il s'en empara et Jan se consola en pensant : J'ai obtenu de lui tout ce que je désirais.

Loin de la côte, le malhonnête apostropha grossièrement le moulin : « Mouds du sel ! » Le moulin se mit à moudre sans se presser.

« Plus vite ! » hurla le capitaine, et le moulin produisit bientôt une telle quantité de sel que le navire s'emplit jusqu'au bord. Personne ne fut en mesure d'arrêter cette masse et la charge de sel fit pencher le bateau vers la proue; il chavira et s'abîma dans les flots.

Depuis lors, l'actif moulin est demeuré sur le navire, au fond de la mer. Il moudra inlassablement du sel jusqu'à ce que quelqu'un le découvre et lui crie : huckepuck... parce que les profondeurs sous-marines sont muettes.

Et voilà pourquoi l'eau de la mer est devenue salée.

Conte de Norvége.

Une petite morale de chez nous :

"Bien mal acquis ne profite jamais"

Brigitisis

 

"Petit dé" Conte irlandais

Publié le 28/10/2012 à 19:36 par brigitisis Tags : monde homme fond chez heureux belle fille argent chien jeune blog centerblog enfants

 

 

Image du Blog fandeloup.centerblog.net
Source : fandeloup.centerblog.net sur centerblog.

Petit-Dé habitait tout au fond du val d'Acherloo, dans la contrée qui s'étend entre les pâturages et le marais.
Il devait son surnom à la petite campanule bleue en forme de dé qu'il portait à l'extrémité d'un long chaume planté sur son bonnet, et qui sonnait clair dans le vent. De son métier, Petit-Dé était vannier et tresseur de paille. Comme il avait un heureux caractère, il chantait tout en confectionnant des objets qu'il décorait ensuite tels des œufs de Pâques. Et, le soir, il faisait le tour des fermes et offrait sa marchandise aux paysans. Mais les jeunes filles le fuyaient car le pauvre garçon était bossu. Cette infirmité faisait jaser les gens qui murmuraient que Petit-Dé pouvait bien avoir conclu un pacte avec les méchants esprits et insinuaient même qu'il préparait des breuvages maléfiques. Jerne, l'orgueilleuse fille d'un paysan, était la plus acharnée. Chaque fois qu'elle le rencontrait, elle lui disait: « Ote-toi de mon chemin, tu es si laid que tu me rends malade ! » Une fois, Petit-Dé, qui n'avait vendu qu'un seul chapeau de paille, se sentit fort mélancolique. C'était bien tard et il devait rapporter toute sa marchandise à la maison. La route était longue et la charge pesait lourdement sur sa bosse. Il déposa son fardeau au pied d'une colline et, vaincu par la fatigue, s'étendit dans l'herbe. Le sommeil le gagna alors qu'il regardait tristement la lune. Mais à peine avait-il fermé ses paupières que des voix mélodieuses se firent entendre, pareilles aux sons de la harpe. D'où provenait ce chant si doux ? Il semblait sortir dé la colline et Petit-Dé perçut nettement, à deux reprises, ces mots:

« Lune d'or sur les vagues d'argent... » II se leva et prêta l'oreille, partagé entre l'étonnement et la crainte. « Bien sûr, pensa-t-il, je me suis adossé à la colline aux elfes, et comme il est minuit, les lutins dansent leur ronde. »

Un instant après, la mélodie retentit de nouveau.

« N'en savent-ils pas plus long?» se dit Petit-Dé qui était tout oreilles. Puis il se mit à chanter doucement avec eux:

« Lune d'or sur les vagues d'argent. » et il poursuivit avec ferveur alors que le chœur souterrain s'interrompait : « Belle, tu vogues au firmament. »

La colline devint tout à coup silencieuse. Les brins d'herbe et les feuilles s'immobilisèrent. On eût dit que les elfes, surpris, retenaient leur souffle. Puis une trappe, dissimulée sous la verdure, grinça et livra passage aux lutins qui, jolis comme des angelots, dansaient, chuchotaient, pépiaient.

Frappant des mains, ils entourèrent Petit-Dé en poussant des cris de joie :

« Grâce à toi, le chant est maintenant deux fois plus long et mille fois plus beau ! »

Et sans qu'il pût se défendre, ils l'entraînèrent à l'intérieur de la colline.

« Laisse-nous t'examiner, lui dirent-ils en riant. Qu'as-tu là pour une bosse? Une, deux, trois : la voilà partie. Que portes-tu là pour un habit déchiré ? Une, deux, trois : te voici revêtu d'un pourpoint resplendissant. Tu ne possèdes qu'une misérable chaumière dans le val d'Acherloo ? Une, deux, trois : voici pour toi une jolie maisonnette avec une vache et un petit chien joueur qui t'accueillera en aboyant. »

Pour finir, ils entonnèrent encore une fois leur fameux refrain. Petit-Dé se mit à bâiller. Mais comme il ne voulait pas s'assoupir et être contraint de rester dans la colline aux elfes, il se secoua... et s'éveilla.

Car il s'était endormi et avait rêvé toutes ces merveilles.

Le soleil était déjà haut dans le ciel quand Petit-Dé ouvrit les yeux. Une larme de regretlui coula le long de la joue. Mais c'était si beau, même en rêve, d'être débarrassé de sa bosse qu'il se sentit, malgré tout, frais et dispos. Il abaissa son regard et, à sa grande surprise, se vit revêtu du splendide pourpoint que les elfes lui avaient donné. Il se tâta le dos: ô miracle! sa bosse avait disparu.

Eperdu de reconnaissance, le jeune homme s'écria : «Merci du fond du cœur, chers petits lutins! »

Comme une traînée de poudre, la nouvelle se répandit que les elfes avaient transformé le vannier, et chacun trouva que l'heureux Petit-Dé avait mérité ce bonheur. Seule Jerne, l'orgueilleuse, ne partagea pas la joie générale.

Jaune d'envie, elle affirma :

« Le drôle a menti, c'est le diable qui lui
est venu en aide ; j'irai le dire aux elfes. »

Vers minuit, elle se glissa près de la colline et attendit avec impatience la ronde des lutins. Les elfes chantaient, comme la veille :

« Lune d'or sur les vagues d'argent, Lune d'or sur les vagues d'argent. »

Jerne unit sa voix aux leurs, puis ajouta :

« Mais je crois que Petit-Dé ment. »

« Qui trouble notre chant ? » s'écrièrent les elfes. Quittant aussitôt la colline, ils entourèrent la méchante Jerne. Mais cette fois, ce n'était plus une ronde joyeuse. Sans lui laisser le temps de s'expliquer, ils entraînèrent la jalouse dans leur demeure souterraine. La bosse était dans un bocal de verre. Ils la prirent et la fixèrent dans le dos de Jerne, entre les épaules. Puis ils poussèrent la jeune fille vers la porte et la chassèrent. Et c'est en pleurant amèrement qu'elle rentra à la maison.

- Dès lors, Petit-Dé fit de bonnes affaires. Tout le monde l'aimait. Au cours de ses tournées, quand il allait de porte en porte, offrant ses paniers et ses chapeaux, et qu'il passait chez Jerne, il la consolait en disant : « Prends patience ! Je t'apprendrai un jour un beau refrain afin que les elfes aient pitié de toi et te délivrent de ta bosse. »

Conte d'Irlande.


Un joli conte où les méchants sont punis...et où les elfes chantent et dansent sous la lune...Un joli conte à raconter aux enfants pour leur apprendre à ne pas se moquer des differences, des apparences...

Brigitisis

"Les filles d'Adam, le paysan" Contes de Lettonie

Publié le 27/10/2012 à 22:57 par brigitisis Tags : mort moi amis belle sourire fille argent chien chat voiture animal cheval chats chiens chevaux

 

 

Les trois filles d'Adam, le paysan, se détestaient comme chien et chat.
Nana, la plus jeune, était aussi la plus belle. Eva, la seconde, avait la réputation d'être une méchante gale. Quant à Tschuina, l'aînée, elle était moins mauvaise que ses sœurs. Elle se croyait surtout très rusée.
Le père, sentant sa mort approcher, dit à ses filles :
« Je vois venir le moment vous devrez vous entendre, toutes les trois. »

A peine le père eut-il fermé les yeux que la belle Nana se rendit au château pour y travailler. La méchante Eva alla s'installer dans une maisonnette au milieu des bois et ordonna à Tschuina de lui apporter chaque jour de l'argent. « Sinon, ajouta-t-elle, gare à toi! »

Réfléchissant au moyen de se procurer cet argent, Tschuina trouva, dans la chambre qui servait de débarras, un vieux jeu d'échecs. Les pièces représentaient des figures si grimaçantes qu'elle en eut froid dans le dos. Elle se ressaisit et se dit: « C'est sûrement l'attirail d'une sorcière ; je veux voir si j'arrive à l'utiliser. »

- Elle en était
là de ses réflexions quand un animal encorné fit à grand vacarme irruption dans la chambre.

« Mais je n'ai pas encore commencé mes sortilèges », balbutia Tschuina.

« Mê.., mê... mê... plus », bêla le bouc du marguillier.

« Tiens, c'est toi! » répliqua-t-elle dans un éclat de rire.

« Eh bien, allons nous promener de compagnie. »

Elle cacha le bouc dans la forêt et,
quand elle vit le sacristain tout affolé qui courait de-ci de-là, et qu'elle l'entendit se plaindre qu'on avait volé son favori, elle lui dit en grand secret: « Pour deux doublons, je puis te ramener ton compagnon. » Et devant le marguillier, muet d'étonnement, elle fit le simulacre d'interroger les pièces du jeu d'échecs. Un instant après, elle murmura : « J'y suis ! Je vais contraindre le voleur à attacher l'animal au bouleau qui est dans la carrière. » Le sacristain retrouva donc son compagnon et, avec force louanges et remerciements, paya le prix convenu. Alors la jeune fille se hâta d'envoyer une partie de l'argent à sa sœur Eva.

 

Peu après Tschuina aperçut, dans un chemin creux, le beau bœuf gras du meunier.
Un habitant de la ville, nommé Schlimm, que Tschuina connaissait, se glissa près de l'animal, regarda à gauche et à droite si personne ne le voyait et entraîna sans bruit la bête dans les taillis. Tschuina aurait pu donner l'alarme, mais elle pensa : « Voilà vingt doublons qui tombent dans mon escarcelle. » Bientôt le meunier fit publier dans le village que son bœuf gras lui avait été dérobé. Cette fois-ci, Tschuina exerça ses talents en réfléchissant longuement. Elle comprit que le voleur dépècerait aussitôt l'animal afin de ne pas être attrapé. Tout à coup, elle s'écria: « Gagnez la ville au plus tôt, à cheval. Dans la maison près du pont vous retrouverez votre bœuf. Mais hâtez-vous avant que le malandrin ne l'abatte. »

Ils partirent aussitôt en troupe et arrivèrent au moment où le voleur aiguisait son couteau. Ils le lui arrachèrent des mains, allèrent chercher les sergents et
ramenèrent le bœuf en triomphe à la maison.
Tschuina apporta à sa méchante sœur un doublon, mais elle lui dit : « C'est là le dernier que je te donne. Si tu en exiges davantage, je te transformerai en une corneille qui criera: krâ... krà...krâ... »

La réputation de sorcellerie de Tschuina parvint au château. Le bailli dit : « Nous allons mettre cette fille à l'épreuve. Harnachez les chevaux et allez lui annoncer que mes couverts d'argent ont disparu. Elle doit pouvoir désigner celui qui les a dérobés. »
Tschuina fut atterrée, mais le cocher la souleva, la porta dans la voiture et l'emmena au château. Dans la grande salle, le bailli fit servir à chaque convive une perdrix dans un plat couvert, mais à Tschuina un crapaud rôti. Car il voulait se rendre compte si elle avait le don de voir à travers les plats. Toute confuse de se trouver en si brillante compagnie, Tschuina baissa les yeux et soupira: « Oh! moi, pauvre crapaud! »
A l'ouïe de ces paroles, le bailli se tourna, étonné, vers ses hôtes: « En vérité, elle a deviné la supercherie; elle retrouvera sûrement mes couverts d'argent. »

Tschuina s'agitait sur sa chaise, cherchant des yeux Nana qui faisait partie de la domesticité et qui pourrait peut-être lui venir en aide. Sur un signe du bailli, Nana apporta à sa sœur une vraie perdrix. Comme la jeune fille tendait ses mains blanches pour enlever le crapaud, Tschuina lui dit, sans penser à mal:
« Oh! sœurette, que tu as les doigts longs!» Nana poussa un cri et laissa échapper ce qu'elle tenait. L'affreux crapaud rôti frôla presque le visage du bailli.



Nana avait en effet volé des couverts d'argent, à tout le moins quelques cuillers et fourchettes, et elle ne douta pas un instant que sa sœur n'eût découvert ce larcin. Pâle et tremblante, Nana demanda grâce, mais le bailli répliqua : « Oh! je n’ai voulu que plaisanter; je ne savais même pas qu'on m'avait dérobé quelque objet. Mais voler, c'est voler. Qu'on l'enferme aussitôt ! »
Il considéra ensuite sévèrement Tschuina et lui dit: « Tu n'as pas non plus la conscience tranquille, c'est pourquoi tu iras rejoindre ta sœur. Mais, ajouta-t-il ironiquement, comme tu es sorcière, je te permets de t'enfuir par le trou de la serrure... »

Le même soir, le geôlier amena aussi la méchante Eva. Dans la crainte que sa sœur Tschuina ne la transforme en corneille, elle s'était emparée du jeu d'échecs et avait voulu, elle aussi, jouer à la sorcière. Mais, en se démenant, elle s'approcha trop de la chandelle et son tablier prit feu. Elle appela au secours et l'on découvrit alors qu'elle essayait des sortilèges.

C'est ainsi que les trois filles d'Adam, le paysan, vécurent en paix durant quatre semaines, jusqu'au jour où le compatissant bailli les relâcha.

Le châtiment les avait assagies, dit-on. Elles rentrèrent à la maison et travaillèrent dans la concorde, sans plus se regarder comme chien et chat.

Conte de Lettonie...

 

Un petit conte d'autrefois, d'un autre pays que le notre, à lire à la veillée, conte écrit par quelqu'un qui ne sait pas que chiens et chats peuvent être amis et bien s'entendre...Sourire...
Brigitisis

"Le prince aux longues oreilles" Conte portugais

Publié le 23/10/2012 à 22:09 par brigitisis Tags : vie moi monde homme enfants amis heureux musique dieu mort rose fleur amour livres
"Le prince aux longues oreilles" Conte portugais

 

 

Il était une fois un roi et une reine qui gouvernaient leur pays avec sagesse et droiture. Ils avaient gagné l'affection du peuple par tout le bien qu'ils faisaient autour d'eux.

« Notre roi est un souverain comme il y en a peu, entendait-on dire partout, mais c'est dommage qu'il n'ait pas d'héritier... » Qu'advient-il en effet d'un royaume sans prince ? Un jour le vieux roi meurt et il n'y a personne pour porter la couronne. Alors on la dépose dans un coffret et on l'y oublie...

On avait à peu près abandonné tout espoir lorsqu'un fils naquit enfin, exauçant le vœu du couple royal. Cent un coups de canon tonnèrent et annoncèrent au peuple l'heureux événement. On peut s'imaginer la joie qui régna et les fêtes qui eurent lieu .

Le mignon petit prince, rose comme une fleur de pommier, sommeillait dans son berceau d'ivoire.

Trois fées se penchèrent sur lui. La première souhaita qu'il fût le plus beau prince qui eût jamais vécu sur cette terre. La deuxième dit : « Et moi je le doterai d'un bon cœur et d'un heureux caractère, ce qui vaut bien mieux qu'une beauté passagère. » Mais la troisième déclara: « Afin que tant de dons ne le rendent pas vaniteux, je le pourvoirai d'une magnifique paire d'oreilles d'âne, les plus longues qui existent au monde. »

Les trois vœux ne tardèrent pas à se réaliser.

Le petit prince devint un bel enfant débordant de vie, avec des fossettes creusées dans ses joues roses et un ravissant visage encadré d'une magnifique chevelure blonde et bouclée, qui tombait sur ses épaules et le faisait ressembler à un angelot. Le roi et la reine cependant étaient préoccupés par les oreilles de l'enfant, qui croissaient plus vite qu'on ne l'eût souhaité. Et quelles oreilles, mes amis !

Elles poussèrent tout d'abord une pointe semblableà des oreilles de souris, puis elles commencèrent à se retourner comme les oreilles du lièvre de la fable. Finalement, elles devinrent de véritables oreilles d'âne, droites, rigides, pareilles à des cornes velues. Le prince pouvait les remuer en tous sens, et il prit l'habitude de le faire souvent, jusqu'à ce que sa mère en larmes l'eût supplié de renoncer à cette manie.

Afin que personne ne sût que le prince héritier avait de telles oreilles, le roi et la reine mandèrent au château un habile chapelier qui prit la mesure des oreilles (une aune et demie, nota-t-il sur son carnet) et confectionna un bonnet dont on affubla le prince. Cette coiffure, attachée sous le menton, maintenait les oreilles repliées, et le pauvre garçon la supportait malaisément, surtout quand il faisait chaud. Mais il dut se soumettre à cette contrainte. Quant au chapelier, on lui ordonna de garder le secret sa vie durant. S'il laissait échapper un seul mot, il serait puni de mort.

Mais le fait que le prince avait des oreilles d'âne était, pour le brave artisan, un secret bien trop lourd à porter. Il se rendit auprès d'un homme réputé pour sa sagesse et lui dit:

« Je sais quelque chose que je ne puis révéler à personne, mais ce secret m'étouffe ! »

- « Qu'à cela ne tienne, répliqua l'homme; prends une bêche, fais un trou dans la prairie et confie lui ton secret.
Recouvre-le, puis prends un rameau de noisetier et plante-le dans la terre fraîchement remuée. »

Le chapelier suivit ce conseil, fit le trou, lui confia son secret et planta le rameau de noisetier.

Le printemps suivant, tout un buisson de noisetier avait poussé sur le trou recouvert de terre. C'était un arbrisseau vigoureux, avec des branches pleines de sève qui fournissaient d'excellentes baguettes de coudrier. Bientôt tous les garçons accoururent auprès du buisson. Chacun se tailla une baguette et s'en fit un chalumeau.

Mais quels instruments curieux que ces flûtes et sifflets ! Ils avaient une voix humaine et il suffisait de les porter aux lèvres, et sans même y souffler, pour qu'ils chantent avec la voix du chapelier. Et voici ce qu'ils disaient : Notre prince Rais de soleil ne peut être sans bonnet. D'un âne il a les oreilles, et c'est là mon lourd secret.

Les enfants se répandirent aussitôt dans la ville en jouant cet air de flûte. Leurs trilles résonnaient dans les rues et cette musique attira la foule comme le fait une marche militaire.

Les gens se précipitèrent en masse aux portes du château et exigèrent que le beau prince sortît et jurât que le bruit que l'on répandait était faux. Alors le prince apparut et cria au peuple le plus fort qu'il put:

« Eh bien, oui, j'ai malheureusement des oreilles d'âne, mais qu'y puis-je ? »

Et il retira vivement son bonnet, au grand désespoir de bon nombre de ses sujets qui le plaignaient de sa disgrâce.

Mais, ô merveille! Le prince Rayon de soleil n'avait pas d'oreilles d'âne. La fée, voyantqu'il avait surmonté sa vanité et confessé la vérité, les avait fait disparaître comme par enchantement. Et le bon prince dit au chapelier: « Non, tu ne seras pas puni; sans ton indiscrétion, je porterais encore ces vilaines oreilles. Tu m'en as délivré. Et maintenant, je n'aurai plus rien à cacher. Dieu en soit loué ! »

Conte portugais.

 

Dans une autre vie pas très lointaine, mon enfance fut sans télévision, et chaque soir, la douce voix de ma maman me racontait des contes et des histoires...Certaines me terrorisaient comme celle du petit poucet : ces parents qui allaient perdre leurs enfants dans la forêt m'a traumatisée!...

J'ai gardé cet amour des histoires et des contes, et aujourd'hui je suis ravie de voir un engouement pour les contes et légendes sur tous les sites de livres et dans les librairies...J'aime aussi découvrir les contes des autres pays d'Europe...et les histoires de fées, de lutins, d'ogres, de princes, de sirènes...je les partage avec vous dans cette rubrique...

C'est parfois bien de garder un peu de son âme d'enfant...

Brigitisis

 

"Les yeux des chats" Auteur inconnu

Publié le 07/10/2012 à 20:36 par brigitisis Tags : monde vie moi bonne homme photo chez histoire femme dieu fille animaux nuit rose enfant chats
"Les yeux des chats" Auteur inconnu

 






Photo personnelle : mon Dock...

Vous voudriez bien savoir, n'est-ce pas, pourquoi les yeux des chats luisent la nuit ? Eh bien ! écoutez attentivement cette histoire.

La lune, ronde comme un ballon et qui passe pour une bonne fille, s'y entendait comme pas une pour plaisanter et jouer à colin-maillard avec les autres habitants du ciel. Mais elle était ce soir-là, de fort méchante humeur. Bouche amère, nez enflé et rougi, comme si elle avait attrapé le rhume de cerveau d'un géant, le front creusé de profondes rides qui trahissaient son irritation, elle regardait la terre d'un œil sombre.

Elle vint à passer devant la porte du Paradis. Saint Pierre était assis sur un banc et jouissait de cette douce nuit d'été. Quand la lune se montra, il était en train de tirer de sa pipe des volutes de fumée qu'il soufflait au nez des étoiles.

« Mais qu'as-tu donc, chère amie ? demanda le portier du ciel en

voyant le visage hargneux de la voyageuse nocturne; on dirait que tu as mangé une bonne douzaine de pommes acides. »

« Pardon, dit la lune en s'asseyant à côté de Saint Pierre, je n'ai pas croqué de pommes sauvages!»

Et toussotant pour s'éclaircir la voix, elle ajouta:

« C'est si ennuyeux, vois-tu, de parcourir le ciel chaque nuit. Et je me sens parfaitement inutile. Au Paradis, je compte pour si peu. Une vieille femme comme moi n'a aucune perspective d'avenir. Et en bas, chez les humains, tous dorment derrière leurs volets clos. On dirait qu'ils craignent que je leur dérobe quelque chose. Me prennent-ils pour une voleuse ?

Je te le répète, j'erre sans raison à travers l'espace et le bon Dieu devrait bien me dispenser de cette corvée... »

Saint Pierre passa sa main dans sa barbe en se demandant ce qu'il y avait de vrai dans les récriminations de la lune.

« Hum! dit-il enfin, je ne permettrai jamais que tu t'adonnes à la paresse. Mais, pour cette nuit, je veux bien faire une exception. Je vais te procurer des habits, des souliers et un bâton de pèlerin. Descends chez les hommes, guigne de-ci de-là dans les maisons, écoute ce qui se dit dans les chambres et tu sauras ce que les gens pensent de toi. »

Ce n'est pas sans peine que la lune, arrivée au bord du ciel, parvint à enjamber les montagnes. Par instant, elle restait suspendue à une aiguille de glace qui accrochait son habit au passage, et ses membres grêles se fatiguaient à supporter son énorme tête. Quand elle franchit enfin la porte d'une ville, elle trébucha et un mâtin qui rôdait par là l'accueillit avec des aboiements furieux: waouh, waouh... « Cela commence bien! » pensa la lune. En effet, une deuxième aventure lui advint aussitôt. Dans une basse-cour, située entre deux maisons, un malandrin tapi dans l'ombre, et qui venait d'attacher le bec des poules pour les empêcher de piailler, s'apprêtait à emporter son butin emplumé. « Nous verrons bien! » se dit la lune qui, indignée, entra dans la cour et inonda le voleur de sa vive lumière. Mais le malfaiteur ne s'effraya pas pour si peu. Il tenta de saisir la lune par le cou et, n'y parvenant pas, il lui décocha cependant quelques bons coups de poing avant de s'enfuir les mains vides. La pauvre en fut toute endolorie, mais elle se félicita d'avoir empêché un larcin.

La lune, avant de vivre sa troisième aventure, s'arrêta devant la porte d'une chambrette et, collant l'oreille au trou de la serrure, écouta un enfant malade qui faisait sa prière :

« Bon Dieu, disait-il, envoie-moi la lune afin que je puisse m'endormir sous sa garde ! » A côté, dans une chambre voisine, un vieillard gémissait : « Oh! si seulement la lune, mon amie d'enfance, pouvait venir me consoler de mes misères ! » Emue, la visiteuse apparut en même temps aux deux malheureux. Montrant une de ses faces au vieil homme et l'autre à l'enfant, elle leur parla gentiment et les réconforta.

La même maison possédait une mansarde occupée par une vieille femme qui nourrissait une armée de chats. Ces bêtes faisaient toute sa joie.

Quand la lune poussa brusquement la porte, les animaux, aveuglés par la lumière, se précipitèrent sur elle comme un éclair, miaulant, soufflant et la griffant au visage, si bien que la pauvre lune tomba à genoux et demanda grâce.

La femme dit alors : « Ma chère lune, j'ai bien peur pour toi... Mais si tu fais un présent à mes chats, tu seras délivrée de leurs griffes. Offre-leur donc à chacun un peu de ta lumière et mets-la dans leurs yeux afin que ceux-ci brillent dans l'obscurité. »

La lune n'avait d'autre moyen, pour sauver sa vie, que de répondre favorablement et sur-le-champ à cette demande.

« De la lumière, dit-elle, mais j'en ai à revendre ! C'est pourquoi il ne me coûtera guère d'en abandonner une étincelle dans les yeux de chacun de tes chats. » Et elle s'exécuta aussitôt.

Alors les félins rentrèrent leurs griffes et s'assirent gentiment autour d'elle. Avançant patte de velours, quelques-uns la caressèrent doucement ; d'autres léchèrent ses blessures avec leur petite langue rose, ou agitèrent la queue comme un éventail pour lui donner un peu d'air frais.

C'est depuis ce moment-là que les yeux des chats luisent dans l'obscurité.

Et la lune, convaincue enfin de son utilité, cessa de se plaindre et reprit sa ronde infatiguable et vagabonde au firmament.

 

Auteur Inconnu de moi. Conte d'Islande.

Photo prise sur le net

Je suis quelqu'un de malheureux les soirs sans lune...le monde n'est pas pareil sans sa lumière et sa magie...Alors j'ai aimé ce conte qui lui rend hommage et qui nous explique enfin pourquoi nos petits félins sont si beaux dans nos promenades au clair de lune...

Brigitisis

"Les lièvres du roi" Conte Suédois

Publié le 04/10/2012 à 23:54 par brigitisis Tags : vie moi bonne homme enfants femme sourire jeux fille animaux travail rose neige animal livres cheval

 

 

 

Qu'il est triste pour un père d'avoir des enfants paresseux ! C'était le cas d'un paysan dont les trois fils détestaient le travail. Un jour, il était assis, la mine si sombre que le roi,passant à cheval, lui demanda la cause de son chagrin. Le père, n'osant avouer la vérité, dit  :
"Mes trois fils sont silaborieux et si habiles que je ne sais comment les occuper. » Le souverain répliqua vivement :

« Cela tombe bien. L'un d'eux peut devenir roi, car celui qui pourra garder pendantquatre jours mes cent lièvres et les ramener au palais, sera prince héritier. »

L'aîné eut tôt fait de se mettre en route. Sur son chemin, il vit une vieille femme qui, envoulant fendre du bois, s'était pris le nez dans un tronc. La pauvre vieille supplia: « Jeunehomme, viens à mon secours! » Mais celui-ci passa outre en grommelant : « Je n'ai pas letemps, débrouille-toi! » Le lendemain, il conduisit les cent lièvres dans les champs. Le soir,il ne lui en restait plus un seul. Le roi, armé d'un poignard, accourut et lui dit: « Pour tapunition, je m'en vais te couper une mèche de cheveux sur la tête. Baisse-toi! »

Il en alla de même avec le deuxième fils. Lui aussi vit la vieille au nez pris dans l'arbre etse moqua d'elle. « Je n'ai jamais rien vu de plus drôle ! » s'esclaffa-t-il. Mais, pas plus queson frère, il ne réussit à ramener ses lièvres qui se dispersèrent dans le bois. Et le roi, quiattendait déjà, fit enlever deux mèches sur la tête du paresseux.

Le père ne voulait pas
laisser partir Wulf, le cadet, qui se mit tout de même en route. Le jeune homme eut pitié dela vieille au nez toujours pris dans l'arbre. "Courage, petite mère, je viens à ton secours ! "Et, sans lui faire mal, il élargit la fente tant et si bien qu'elle put dégager son nez. II luioffrit ensuite quelque nourriture qu'il tira de ses provisions. La vieille se confondit enremerciements et lui donna une flûte de berger. Puis elle expliqua : " Si l'on souffle dansl'une des extrémités, le troupeau s'égaille. Si l'on souffle dans l'autre, les bêtes serassemblent immédiatement". 





C'était, en vérité, l'instrument qu'il lui fallait.

En ville, il se fit indiquer l'endroit où l'on gardait les lièvres. Il souffla dans sa flûte ettous les animaux se dispersèrent. Sans souci, il s'allongea dans l'herbe et s'endormit. Aucoucher du soleil, il se réveilla, retourna sa flûte et souffla de nouveau. Les lièvresaccoururent de la forêt et de la montagne, comme attirés par une force irrésistible, et lejeune homme les ramena aux écuries du palais. Mais le roi, qui avait compté sur troismèches de cheveux, fut fort contrarié de ce retour.

- Le lendemain, une jolie paysanne vint
vers Wulf et le pria de lui vendre un de ses lièvres. Wulf devina immédiatement qu'il avaitaffaire à la fille du roi, déguisée en paysanne. « Si tu m'accordes ce que je te demanderaitout bas à l'oreille, dit-il, tu auras ton lièvre. » Elle obéit en se disant: « Personne ne mevoit.» Et, toute réjouie, elle emporta l'animal. Alors qu'elle approchait dupalais, Wulf souffla dans sa flûte. Le lièvre bondit hors du panier, et, tout d'une traite,regagna le troupeau. Il restait encore deux jours. Alors la reine, déguisée aussi enpaysanne, s'en vint trouver Wulf et le supplia de lui donner un lièvre. Pour finir, le roilui-même, ayant emprunté l'aspect d'un voyageur, et monté sur un ânon, arriva en trottinantdans la lande et assura que, pour ne pas mourir de faim, il devait absolument acheter unlièvre.

A chacun le jeune homme demanda un prix original qu'ils payèrent volontiers,. Mais
peu après un son de flûte faisait accourir les bêtes.

Le quatrième soir, il les ramena, au
complet comme toujours, aux écuries du palais. Les lièvres marchaient derrière lui au pasde parade à travers la ville, et Wulf, qui se rengorgeait, disait: « Maintenant, je suis leprince héritier. »

« Pas encore, répliqua le roi. Raconte-nous tout d'abord comment tu t'y es pris pourréussir. » On érigea une estrade et l'on rassembla le peuple. « Vide ton sac maintenant! »dit le roi. Et Wulf commença: « La princesse vint la première. Pour un lièvre, j'exigeai unbaiser et l'obtins.» La foule se mit à rire, cependant que la princesse rougissait et que lareine pensait : « Il ne m'a sûrement pas reconnue. » Mais Wulf poursuivit:  esurlendemain "une paysanne vint à moi; je devinai aussitôt que c'était notre bonne reine. Jelui donnai un lièvre, mais elle dut préalablement se tenir sur la tête, les pieds en l'air. » Lafoule se tordit de rire. La reine perdit connaissance, cependant que le roi esquissait unsourire, car il pensait aussi : « Il ne m'a sûrement pas reconnu.» Quand le silence futrétabli, Wulf continua : « Enfin vint à moi, monté sur un ânon, un voyageur affamé, qui enréalité était notre gracieux seigneur le roi. Afin de pouvoir emporter un lièvre, il se plaça,à ma demande formelle, devant l'âne, l'appela petit frère et s'inclina trois fois devant lui.Il dut ensuite certifier que l'âne était dix fois plus beau et cent fois plus intelligent quelui. En récompense il reçut un lièvre que je rappelai bientôt à moi, comme les deux autres,au son de ma flûte. »

La foule ne se tenait plus de joie et de formidables éclats de rire saluèrent ces révélations.

Partout on entendait dire que l'on ne s'était encore jamais autant amusé. Chacun fut d'avisque l'on ne pouvait garder pour roi un homme qui s'était incliné devant un âne et que Wulfdevait prendre immédiatement possession du trône. On le porta en triomphe au palais ettous se réjouirent d'avoir un roi d'humeur si joyeuse.

Contes et légendes d'Europe. 



Dans une autre vie, il n'y a pas trop longtemps (sourire) notre enfance était sans télé, sans jeux vidéo, pas de jouets...et chaque soir le meilleur moment de la journée c'était ma maman qui me racontait des  histoires...J'ai retrouvé mes livres préférées, souvent des albums du père Castor, en cherchant, souvent d'occasion et je les lis avec un grand bonheur à mon tour...J'ai adoré Blanche Neige et les sept nains en bibliothèque rose...les contes de la comtesse de Ségur...j'ai angoissé, perdue dans la forêt avec le petit poucet...et j'aime toujours les contes...J'en découvre ou retrouve toujours avec plaisir et j'ai envie d'un peu les partager avec vous...

Brigitisis