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Date de création : 13.06.2011
Dernière mise à jour : 26.11.2025
11954 articles


KHALIL GIBRAN

Je suis un mot gentil Khalil Gibran

Publié le 09/09/2020 à 14:37 par brigitisis Tags : image centerblog sur mort nuit nature fille cadeau automne texte
Je suis un mot gentil   Khalil Gibran

 

 

 

Je suis un mot gentil dit et répété
Par la voix de la Nature;
Je suis une étoile tombée de la
Tente bleue sur le tapis vert.
Je suis la fille des éléments
Avec lesquels l'hiver a procréé;
À qui le Printemps a donné naissance; je fus
Érigée dans le giron de l'été et je
Me suis endormie dans le lit de l'automne
À l’aube, je m’unis à la brise
Pour annoncer la venue de la lumière;
Le soir, je rejoins les oiseaux
Dans leur salut à la lumière.
Les plaines sont ornées de
Mes belles couleurs, et l’air
Est embaumé par mon parfum.
Quand j’étreins le Soleil, les yeux de
La nuit me regardent, et quand je
M’éveille, je regarde le soleil, qui est
L’œil unique du jour.
Je bois la rosée comme du vin, je prête l’oreille
Aux voix des oiseaux et je danse
Sur le mouvement rythmé de l’herbe.
Je suis le cadeau de l’amant; je suis la guirlande des noces;
Je suis le souvenir d’un moment de bonheur;
Je suis le dernier cadeau du vivant au mort;
Je suis une part de joie et une part de chagrin.
Mais je regarde vers le haut pour ne voir que la lumière,
Et ne regarde jamais vers le bas pour voir mon ombre.
C’est une sagesse que l’homme devrait apprendre.
 
 
Khalil Gibran 
 
 
 
Un merveilleux texte sur la beauté de la nature et les moments de bonheur qui s'offrent à nous... 
 
cpZv1PPrBNY-g3LZEG0pkbS-owM

Paroles du ruisseau G.KH.Gibran

Publié le 09/06/2020 à 20:29 par brigitisis Tags : center vie centerblog image monde mort texte
Paroles du ruisseau   G.KH.Gibran

 

Paroles du ruisseau

 


J’entendis au milieu des rochers un ruisseau chanter :
La vie n’est pas dans le bien être,
Mais elle est désir et aspiration.
La mort n’est pas dans l’enchantement,
Mais elle est désespérance et souffrance.

 

La sagesse n’est pas dans la parole,
Mais dans le secret qui se cache sous les mots.
La grandeur n’est pas dans le prestige,
La gloire réside plutôt en celui qui refuse tout honneur.o
La noblesse n’est pas dans les ancêtres,
Car nombreux sont les nobles victimes des aïeux.
L’humiliation n’est pas dans les chaînes,
Une chaîne peut être plus sublime qu’une rivière de diamant.
Le paradis n’est pas dans la récompense,
L’éden est plutôt dans un cœur pur.
L’enfer n’est pas dans la torture,
Il est même plutôt dans un cœur sec.

 

La richesse n’est pas dans l’or,
Car nombre d’errants sont plus riches que les plus fortunés du monde.
La pauvreté n’est pas dans la misère,
Car la richesse du monde tient dans une miche de pain et un simple habit.
La beauté n’est pas dans le visage,
Elle est cette lumière émanant du cœur.
La perfection n’est pas dans l’intégrité,
Car il est parfois du mérite dans certains péchés.
Voilà ce que disait ce ruisseau aux rochers
et tous ses dires ne sont que quelques secrets du lointain océan.

 

 

G.KH.Gibran

 

 

Un très beau texte d'un grand poète...

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Sermont d'adieu Khalil Gibran

 

Sermon d'Adieu

Et maintenant c'était le soir.
Et Almitra la voyante dit,
"Béni soit ce jour et ce lieu et votre esprit qui a parlé".
Et il répondit :
"Est-ce moi qui ai parlé?
N'étais-je pas aussi un écoutant ?"

 

 

Puis il descendit les marches du Temple et tous le suivirent. Et il atteignit son bateau et se tint debout sur le pont. 

Et les regardant à nouveau il éleva la voix et dit :

"Peuple d'Orphalèse, les vents m'ordonnent de vous quitter.

Quoique ma hâte soit moins grande que la leur,  je dois partir. 

Nous autres vagabonds, toujours en quête du chemin  le plus solitaire, ne commençons aucun jour là où nous en avons fini un autre ; et aucun lever de soleil ne  nous trouve là où son coucher nous a laissés. 

Même quand la terre dort nous voyageons. 

Nous sommes les graines de la plante tenace, et c'est dans notre maturité et la plénitude de notre coeur que nous sommes abandonnés au vent et éparpillés.

 

Brefs ont été mes jours parmi vous, et plus brèves encore les paroles que j'ai dites. 

Mais puisse ma voix se faner dans vos oreilles, et mon amour s'effacer dans vos mémoires, car alors je reviendrai, 

Et c'est avec un coeur plus riche et des lèvres  plus complaisantes à l'esprit  je parlerai. 

Oui, je reviendrai avec la marée,

Et bien que la mort puisse me cacher et le plus grand silence m'envelopper,  je chercherai encore  votre compréhension. 

Et je ne chercherai  pas en vain. 

Si le peu de chose que j'ai dit en vérité, cette vérité se révèlera d'elle-même par  une voix plus claire et par des mots plus proches de vos pensées

Je vais avec les vents, peuple d'Orphalèse, mais je ne descends pas   dans le vide ; 

Et si ce jour n'est pas un accomplissement de  vos besoins et de mon amour, alors qu'il soit   une promesse d' un autre jour. 

Les besoins de l'homme changent, mais pas son amour, ni le désir que son amour satisfasse  ses besoins. 

Sachez donc que du plus grand silence  je reviendrai. 

 

La brume qui s'éloigne en flottant à l'aube,  ne  laissant que la rosée dans les champs,se lévera  et se rassemblera dans un  nuage, puis elle tombera en pluie. 

Et semblable à la brume ai-je été. 

Dans le calme de la nuit j'ai marché dans vos rues, et mon esprit est entré dans vos maisons,

Et vos battements de  coeur étaient dans mon coeur, et votre souffle était sur mon visage, et  je vous ai tous connus. 

Mais oui, je connaissais  votre joie et votre chagrin, et dans votre sommeil vos rêves étaient mes rêves.

Et maintes fois j'ai été  parmi vous un lac parmi les montagnes. 

Je reflétais vos sommets  et vos pentes inclinées, et même les troupeaux de vos pensées et de vos désirs qui passaient.

Et vers mon silence venaient en ruisseaux le rire de vos enfants, et le désir ardent de vos jeunes gens, en rivières. 

Et quand ils atteignaient mes profondeurs, les ruisseaux et les rivières continuaient de chanter. 

Mais plus doux encore que le rire et plus grand que le désir ardent quelque chose venait à moi.

C'était l'illimité en vous ; 

L'homme vaste dans lequel vous êtes tout  sauf cellules et tendons ; 

Celui dans la mélopée duquel tout votre chant n'est que palpitation sans son.

C'est dans l'homme vaste que vous êtes vastes, 

Et c'est en le voyant que je vous ai vus et aimés. 

Quelles distances l'amour peut-il atteindre qui ne soient pas dans cette vaste sphère ? 

Quelles visions, quelles espérances et quelles présomptions ce vol peut-il faire s'élever?

Semblable à un chêne géant couvert de fleurs de pommier est l'homme vaste  en vous. 

Sa force vous lie à la terre, son parfum vous élève dans l'espace, et dans sa longévité vous êtes immortels.

On vous a dit que, même comme chaîne, vous êtes aussi faibles que le plus faible des maillons". 

Ceci  n'est que la  moitié de la vérité. Vous êtes aussi forts que le plus fort des maillons . 

Vous mesurer par votre  plus petite action, c'est calculer le pouvoir de l'océan par la fragilité de son écume. 

Vous juger par vos échecs, c'est jeter le blâme sur les saisons pour leur inconstance. 

 

 

Mais oui, vous êtes semblables à un océan, 

Et bien que les bateaux au fond lourd attendent la marée sur vos rivages, même si vous êtes semblables à un océan vous ne pouvez avancer vos marées. 

Et vous êtes encore semblables aux saisons,
Et quoique en votre hiver vous puissiez nier votre printemps, 

Le printemps qui repose  en vous sourit dans sa somnolence et n'est pas offensé. 

Ne pensez  pas que je dise ces choses pour que vous puissiez vous dire les uns aux autres :

"Il chantait bien nos louanges. Il ne voyait que le bien en nous". 

Je ne vous dis  que les mots que vous connaissez déjà en pensée. 

Et qu'est la connaissance de la parole sinon l' ombre d'une connaissance sans paroles ? 

Vos pensées et mes paroles sont des vagues d'une mémoire scellée qui garde des empreintes  de nos hiers, 

Et des jours anciens où la terre ne nous connaissait  ni ne se connaissait elle-même, 

Et de nuits où la terre s'agitait dans la confusion.

Des sages sont venus à vous pour vous donner de leur sagesse.  Je suis venu pour prendre de votre sagesse. 

C'est un esprit flamboyant en vous rassemblant toujours plus de lui-même,

Tandis que vous, insouciants de son expansion, pleurez le flétrissement de vos jours. 

C'est la vie en quête de vie dans des corps qui craignent la tombe. 

 

 

Il n'y a  pas de tombes ici. 

Ces montagnes et ces plaintes sont un berceau et une marche de pierre. 

Chaque fois que vous passez par le champ où vous avez couché vos ancêtres, regardez bien, et vous vous y verrez , vous mêmes et vos enfants dansant  main dans la main. 

En vérité vous vous amusez souvent  sans le savoir. 

 

D'autres sont venus à vous, auxquels pour des promesses dorées faites à votre foi , vous n'avez donné que richesse  et pouvoir et gloire.

Je vous ai donné moins qu'une promesse, et vous avez été cependant bien plus généreux envers moi. 

Vous m'avez donné ma  soif de vie la plus profonde. 

Sans doute ne peut-on faire plus grand présent à un homme que celui qui transforme tous ses buts en lèvres assoiffées et toute sa vie en une fontaine. 

Et en cela reposent mon honneur et ma récompense, 

Que chaque fois que je viens boire à la fontaine je trouve l'eau vive elle-même assoiffée ; 

Et elle me boit  tandis que je la bois. 

Certains d'entre vous m'ont jugé  fier et trop timide pour recevoir des présents.

Je suis  trop fier en effet pour recevoir des gages, mais pas des présents. 

Et bien que j' ai mangé des baies dans les collines quand  vous auriez aimé m'avoir à votre table, 

Et que j'aie dormi sous le portique du temple quand vous m'auriez avec plaisir donné un abri,

N' était-ce pas votre attention affectueuse de mes jours et de mes nuits qui rendait  la nourriture douce à ma bouche et entourait mon sommeil de visions ? 

 

 

C'est pour cela que je vous bénis le plus :
Vous donnez beaucoup et ne savez pas que vous donnez. 
En vérité la gentillesse qui se contemple dans un miroir devient pierre, 
Et une bonne action qui se donne de tendres noms devient parente de malédiction.

 

Et certains d'entre vous m'ont appelé le lointain, assoiffé de ma solitude,

Et  vous avez dit : " Il tient conseil avec les arbres de la forêt, mais pas avec des hommes. 
Il s'assoit seul au sommet des collines et observe notre ville en bas."
Il est vrai que j'ai grimpé sur les collines et marché en des lieux isolés.
Comment aurais-je pu vous voir, si ce n'est d'une grande hauteur ou d'une grande distance? 
Comment  peut-on en vérité être près à moins d'être loin ? 

 

Et d'autres ont lancé des appels vers moi,mais pas avec des mots, et ils disaient :

" Etranger, étranger,  amoureux des hauteurs inaccessibles, pourquoi demeures-tu parmi au milieu des sommets où les aigles construisent leurs nids?

Pourquoi cherches-tu l'inaccessible? 

Quels orages voudrais-tu prendre au piège de ton filet, 

Et quels oiseaux vaporeux chasses-tu dans le ciel ? 

Viens  et sois l'un d'entre nous.

Descends et apaise ta faim de notre pain et étanche ta soif de notre vin ". 

Ils disaient ces choses dans la solitude de leur âme; 

Mais si leur solitude  avait été plus profonde ils auraient su que je ne cherchais que le secret de votre joie et de votre chagrin, 

Et que je ne chassais que votre plus grand moi qui parcourt le ciel. 

Mais le chasseur était aussi la proie ; 

Car beaucoup de mes flèches ne quittaient mon arc que pour chercher ma propre poitrine. 

Et celui qui volait était aussi celui qui rampait;

Car quand mes ailes étaient ouvertes dans le soleil leur ombre sur la terre était une tortue. 

Et moi, celui qui croyait,  j'étais aussi celui qui doutait ; 

Car j'ai souvent mis mon doigt dans ma propre blessure en pensant que je pourrais avoir plus grande croyance en vous et plus grande connaissance de vous.

Et c'est avec cette croyance et  cette connaissance que je dis : 

Vous  n'êtes  pas enfermés dans vos corps, ni confinés à des maisons et des champs. 

Ce que vous êtes habite au-dessus de la montagne et erre avec le vent. 

Ce n'est pas une chose qui rampe au soleil en quête de chaleur  ou creuse des trous dans l'obscurité en quête de sécurité,

Mais c'est une chose libre, un esprit qui enveloppe la terre et évolue  dans l'espace. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Si ce sont des paroles vagues, alors n' essayez pas de les éclaircir.
Vague et nébuleux est le commencement de toutes les choses mais pas leur fin, 
Et je serais trop heureux  que vous vous souveniez de moi comme d'un commencement. 
La vie, et tout ce qui vit, est conçue dans la brume et non dans le cristal. 
Qui sait qu'un cristal est de la brume en ruine ? 

 

 

Lorsque vous vous souviendrez de moi,  je voudrais que vous vous souveniez de ceci :
Ce qui semble le plus faible et le plus désorienté en vous est le plus fort et le plus déterminé.
N'est-ce pas votre souffle qui a érigé et durci la structure de vos os ? 
Et n'est-ce pas un rêve qu' aucun de vous ne se souvient d' avoir rêvé qui a construit votre cité et façonné tout ce qui est en elle ? 
Si seulement vous pouviez voir les flux et reflux de ce souffle vous cesseriez de voir tout le reste, 
Et si vous pouviez entendre le chuchotement du  rêve vous n'entendriez aucun autre son. 

 

Mais vous ne voyez ni n'entendez, et cela est bien. 
Le voile qui couvre vos yeux sera enlevé par les mains qui l'ont tissé, 
Et la glaise qui emplit vos oreilles sera percée par les doigts qui l'ont pétrie. 
Et vous verrez. 
Et vous entendrez. 


Et cependant vous ne vous plaindrez pas d'avoir connu la cécité ni ne regretterez d'avoir été sourds.
Car  ce jour là vous connaîtrez le but caché de toutes choses, 
Et vous bénirez l'obscurité comme vous  béniriez la lumière".

 

Après avoir dit ces choses il regarda autour de lui et il vit le pilote de son bateau debout près de la barre, qui regardait les voiles déployées, puis le large. 
Et il dit : 
"Patient, très patient, est le capitaine de mon bateau. 
Le vent souffle, et les voiles s'agitent;
Même le gouvernail demande qu'on le dirige;

Cependant, calmement mon capitaine attend que je me taise.
Et mes marins, qui ont entendu les choeurs de la mer, eux aussi  m'ont écouté patiemment. 
Maintenant ils n'auront plus à attendre. 
Je suis prêt. 
Le fleuve a atteint la mer, et une fois encore la grans mère mère prend son fils contre son coeur. 

 

Adieu peuple d'Orphalèse. 
Ce jour est fini. 
Il se referme sur nous de même que la fleur de nénuphar se referme sur son propre aujourd'hui.
Nous garderons ce qui nous a été donné ici,
Et si cela ne suffit pas, alors ensemble nous reviendrons et ensemble nous tendrons les mains vers le donneur. 
N'oubliez pas que je reviendrai vers vous.
Un court instantet mon désir rassemblera de la poussière et de l'écume pour un autre corps. 
Un court instant, un moment de repos sur le vent et une autre femme me portera. 
Adieu à vous et à la jeunesse que j'ai passée avec vous. 

 

Ce n'était qu'hier que nous nous sommes rencontrés dans un rêve. 
Vous avez chanté pour moi dans ma solitude, et moi de vos désirs j'ai bâti une tour dans le ciel. 
Mais à présent notre sommeil s'est enfui et notre rêve s'est terminé, et ce n'est déjà plus l'aube.
La marée de midi est sur nous et notre demi-éveil s'est transformé en plein jour ; et nous devons partir.
Si dans le crépuscule de la mémoire nous devions nous rencontrer une fois encore,  nous parlerons à nouveau ensemble et vous me chanterez un chant plus profond. 
Et si nos mains devaient se rencontrer dans un autre rêve, nous construirons  une autre tour dans le ciel".

 

Disant cela il fit un signe aux marins et aussitôt ils levèrent l'ancre et larguèrent les amarres, et voguèrent en direction de l'orient.
Et un cri vint de la foule comme d'un seul coeur, et il s'éleva dans le crépuscule et fut emporté sur la mer comme  une grande  sonnerie de trompette. 
Seule Almitra resta silencieuse, suivant le bateau des yeux jusqu'à ce qu'il eût disparu dans la brume. 
Et quand tous se furent dispersés, elle resta debout seule sur la digue, se souvenant en son coeur de ses paroles : 

 

"Un court instant, un moment de repos sur le vent, et une autre femme me portera ".

Khalil Gibran

 

Image :http-marieetfabinou-publicoton-

 

Il existe des traductions autres...
Celle là correspond au livre d'Albin Michel, de la collection "Spiritualités vivantes".
Nombreuses sont les citations tirés de ce recueil "Le prophète" et c'est pour celà que j'ai eu envie de partager cette lecture ici dans son intégralité...
De beaux messages de vie...

Brigitisis

 

Parle nous de la prière Khalil Gibran

Publié le 11/07/2016 à 20:32 par brigitisis Tags : moi coeur dieu heureux nuit sourire aime homme pouvoir soi

 

 

Alors une autre prêtresse dit :

"Parle-nous de la Prière." 

Et il répondit, en disant : 

"Vous priez en votre détresse et besoin; puissiez-vous prier aussi dans la plénitude de votre joie et durant vos jours d'abondance.

 

Car qu'est-ce que la prière sinon  une expansion de votre être dans l'atmosphère  vivante ? 

Et si c'est pour votre confort que vous rejetez votre obscur dans l'espace, c'est aussi pour votre plaisir que vous répandez l'aube de votre coeur.

Et si  vous ne pouvez que pleurer lorsque votre âme vous appelle à la prière, elle devrait vous aiguillonner encore et encore, afin qu'au-delà des sanglots vous vous mettiez à rire.

Quand vous priez vous vous élevez pour rencontrer dans l'univers impalpable ceux qui prient au même moment et que vous ne pourriez rencontrer autrement qu'en prière.

Aussi que cette visite dans ce temple invisible ne soit rien d'autre qu'extase et  douce communion. 

Car si vous  entrez dans ce temple sans autre raison  que celle de demander vous ne recevrez pas :

Et si vous y entrez pour vous humilier, vous ne serez pas relevés ; 

Ou même si vous y entrez pour mendier des bienfaits pour autrui, vous ne serez pas entendus.

Qu'il vous suffise d'entrer dans le temple invisible.

 

Je ne puis vous apprendre à prier avec des paroles. 

Dieu n'écoute pas les mots sauf lorsque c'est lui-même qui les murmure à travers vos lèvres. 

Et je ne peux vous enseigner la prière des mers et  des forêts  et des montagnes. 

Mais ceux qui sont nés dans les montagnes et les forêts et les mers peuvent trouver leur prière résonner dans leur coeur

Et si seulement vous les écoutiez dans le calme de la nuit vous  dire en silence : 

"Notre Dieu, qui est en notre moi ailé, c'est ta volonté en nous qui veut. 

C'est ton désir en nous qui dérive

C'est ton énergie en nous qui métamorphose nos nuits qui sont tiennes en jours qui sont tiens aussi. 

Nous ne pouvons rien te demander, car tu connais  nos besoins avant même qu'ils ne naissent en nous :
Tu es notre besoin, et en nous donnant ta substance, tu nous donnes tout.

Khalil Gibran

 

Quelques citations sur la prière que j'aime...

 

“Il n'y a qu'un remède au désespoir : c'est la prière - la prière qui peut tout, qui peut même créer Dieu...”

 

Emil Michel Cioran 

 

“La prière commence où les capacités humaines finissent.”

 

Marian Anderson 

 

“Il y a certes bien des absurdités dans ces innombrables prières jetées tous les soirs dans la boîte aux lettres de l'infini.”

 

Victor Hugo 

 

“La prière, croyez-moi, n'est souvent pour beaucoup que le besoin, quand on se sent seul, de parler à la seconde personne.”

 

André Gide 

 

“La prière n'a pas d'autre but que de supplier Dieu d'exister.”

 

Jean Martet 

 

“Dire je t'aime à quelqu'un est peut-être la suprême prière humaine.”

 

Georges Dor 

 

“Ce qui a eu lieu est une abomination qu'aucune prière, aucun pardon, aucune expiation, rien de ce que l'homme a le pouvoir de faire ne pourra jamais réparer. ”

 

Primo Levi 

 

“Tant que l'on peut donner, on ne veut pas mourir !”

 

Marceline Desbordes-Valmore

 

La prière est parfois du dialogue avec soi-même...

Brigitisis

 

De la mort Hhalil Gibran

Publié le 06/07/2016 à 15:41 par brigitisis Tags : vie mort dieu neige coeur nuit heureux belle image belle image

 

Alors Almitra prit la parole, en disant:

Nous voudrions interroger sur la Mort.

Et il dit:


Vous voudriez connaître le secret de la mort. 
Mais comment la découvrirez-vous au coeur même de la vie? 

La chouette dont les yeux de nuit sont aveugles le jour ne peut dévoiler le mystère de la lumière.

Si vous désirez vraiment apercevoir l’esprit de la mort, ouvrez grand votre cœur au  corps de la vie.

Car la vie et la mort  sont un, de même que la rivière et l'océan sont un.

 

Dans l'intimité de vos espoirs et de vos désirs existe la silencieuse connaissance qui est au-delà.
Et tels des grains qui rêvent sous la neige,  votre cœur rêve au printemps.
Croyez aux rêves car  en eux se cache la  porte de l’éternité.

 

Votre peur de la mort n’est que le frisson du berger qui se tient devant le roi dont la main va lui donner une accolade honorifique.
Le berger n'est-il pas heureux de l'honneur qui lui est fait, et ce malgré son frissonnement?
Et n'est-il pas encore plus conscient de sa fièvre?

Car qu'est-ce que mourir sinon se tenir dans le vent et se fondre au soleil?
Et qu'est-ce que le fait de cesser de respirer sinon un acte qui libère la respiration de son flux et reflux incessants, afin que le souffle puisse s'élever et émaner en une quête, sans entrave vers Dieu?

 

 

Quand vous boirez à la rivière du silence, alors seulement pourrez-vous  chanter.
Et lorsque vous parviendrez au sommet de la montagne, alors vous commencerez à grimper.
Et quand la terre demandera vos membres, alors vous mettrez-vous à danser vraiment.

 

Et quand vous serez parvenus au sommet de la montagne, alors commencera enfin votre ascension.

 

Et quand la terre réclamera votre dépouille, alors vous danserez vraiment.

Khalil Gibran

 

 

"Qu’est-ce que mourir si ce n’est offrir sa nudité au vent et s’évaporer sous le soleil?"

Rien à ajouter à cette belle image...Une certaine façon de fusionner la vie et la mort...

Brigitisis

 

Parle-nous du Plaisir Khalil Gibran

Publié le 30/06/2016 à 20:08 par brigitisis Tags : vie moi homme amour belle coeur nuit fleurs coeurs musique photo centerblog image

 

photo : bibamagazine.fr

 

Alors un ermite, qui venait visiter la ville une fois par an, s'avança et dit :

"Parle-nous du Plaisir". 

Et il répondit, en disant : 
"Le plaisir est un chant de liberté, 
Mais il n'est pas liberté.
Il est la floraison de vos désirs, 
Mais il n' est en aucun cas  leur fruit. 

 

 

C'est une profondeur appelant une hauteur,
Mais il n'est ni le creux ni le haut.
Il est l'engagé prenant son envol, 
Mais il n'est pas l'espace qui l'entoure.
Oui, en vérité, le plaisir chante la liberté. 
Et je vous verrais volontiers le chanter de tout votre coeur; mais je ne voudrais pas vous voir perdre
vos
coeurs en chantant. 

 

 

Certains de vos jeunes cherchent le plaisir comme s'il était tout, et ils sont jugés là-dessus et on leur fait des reproches.
Je ne voudrais ni les juger ni leur reprocher quoi que ce soit.
Je voudrais les voir chercher.
Car ils trouveront le plaisir, mais pas tout seuls;
Sept sont ses soeurs, et la moindre d'entre elles se révèle plus belle que le plaisir. 
N'avez-vous pas entendu parler de cet homme qui creusait le sol à la recherche de racines et trouva un trésor ? 

 

Et certains de vos aînés se remémorent leurs plaisirs avec regret comme des fautes commises dans l'ivresse. 
Ils devraient se rappeler leurs plaisirs avec gratitude, comme ils le feraient pour la récolte d'un été.
Pourtant si le regret leur est un réconfort, 
laissez-les se réconforter. 

 

Et certains parmi vous  ne sont ni assez jeunes pour chercher ni assez vieux pour se souvenir;
Et dans leur crainte de la quête et des souvenirs ils fuient tout plaisir comme s'ils allaient  négliger l'esprit ou l'offenser. 
Mais en cet abandon même se trouve leur plaisir.
Et ainsi ils trouvent  aussi un trésor quoiqu'ils creusent à la recherche des racines avec des mains tremblantes.

 

Mais dites-moi, quel est celui qui peut offenser l'esprit ? 
Le rossignol offense-t-il le calme de la nuit, ou la luciole celui des étoiles ? 
Et votre flamme ou votre fumée sont-elles un fardeau pour le vent ? 
Croyez-vous que l'esprit est un étang calme que vous pouvez troubler avec un bâton ? 

 

Souvent, c'est en niant le plaisir que vous l'enfermez dans les recoins de votre être. 
Qui sait si ce qui a été oublié aujourd'hui n'attend pas demain?
Même votre corps connaît bien son héritage et son juste besoin qui ne sera pas déçu.
Et c'est à vous de voir si vous en tirez douce musique ou son confus.

 

Et maintenant vous vous demandez en vos coeurs :"Comment distinguerons-nous  ce qui est bon de ce qui est mauvais dans le plaisir?"
Allez à vos champs et  jardins, et apprenez ce qu'est le plaisir de l'abeille qui butine le miel de la fleur. 
Mais c'est aussi le plaisir de la fleur de donner son pollen à l'abeille. 

 

Car pour l'abeille, la fleur est une fontaine de vie, 
Et  pour la fleur, l' abeille est la messagère de l'amour, 
Et pour toutes les deux, abeille et fleur, donner et recevoir le plaisir est un besoin et une extase. 

Gens d'Orphalèse, soyez dans vos plaisirs comme fleurs et les abeilles".

Khalil Gibran

 Image du Blog papillondavril.centerblog.net

Source : papillondavril.centerblog.net sur centerblog.

 

Chaque sujet de la vie expliqué par image et de façon si poétique...

Brigitisis

Parle nous de la Beauté Khalil Gibran

Publié le 26/06/2016 à 21:12 par brigitisis Tags : image vie nuit jardin neige voyages bonne hiver fleurs belles images citation aime
Parle nous de la Beauté   Khalil Gibran

 

Et un poète dit :

Parle-nous de la Beauté.

Et il répondit :

Où chercherez-vous la beauté et où la trouverez-vous, si elle n'est pas votre chemin et votre guide?

Et comment pourrez-vous parler d'elle sans qu'elle tisse la substance de vos paroles?

Les malheureux et les blessés disent,
“La beauté est bonne et gentille.
Comme une jeune mère à demi confuse de sa gloire, elle passe parmi nous. ”

Et les passionnés disent :

” Non, la beauté est  puissante et redoutable.
Comme la tempête elle secoue la terre au-dessous de nous et  le ciel au-dessus de nous."

Les fatigués et faibles disent :

” La beauté est faite de suaves murmures.
Elle parle en notre esprit.

Sa voix se rend à nos silences comme une lumière tamisée frémit dans la peur de l'ombre."

Mais les agités disent :

” Nous l'avons entendue crier à travers la montagne,
Et avec ses cris viennent les bruits des sabots, et les battements d’ailes et le rugissement des lions. ”

À la nuit tombée, les gardiens de la cité disent,

” La beauté surgira à l'aube, venue de l'est."

Et à midi, les ouvriers et les  voyageurs disent :

” Nous l’avons vue  se pencher sur la terre par les fenêtres du couchant. ”

En hiver, ceux qui sont enneigés disent ,

” Elle viendra avec le printemps se répandant sur les collines. ”

Et dans la pleine chaleur de l’été, les moissonneurs disent, 

“Nous l’avons aperçue dansant dans les feuilles d’automne et nous avons vu un flocon de neige dans ses cheveux. ”

 

Toutes ces choses vous le dites de la beauté;

cependant et en vérité vous ne parlez jamais d'elle mais plutôt de vos désirs insatisfaits.

Et la beauté n’est pas un besoin mais une extase.
Ce n’est pas une bouche assoiffée, ni une main tendue,  vide,
Mais plutôt un cœur enflammé et une âme enchantée.

 

Elle n’est pas l’image que vous voudriez voir, ni le chant que vous aimeriez entendre.
Mais plutôt une image que vous percevez même si vous fermez vos yeux et un chant  que vous entendez même si vous vous bouchez les oreilles.

 

Elle n’est pas la sève qui court sous l’écorce ridée ni l'aile attachée à une serre,
Mais plutôt un jardin toujours en fleurs et une foule d’anges envolés pour toujours.

 

Gens d’Orphalese, la beauté est la vie quand la vie dévoile son visage saint. 
Mais vous êtes la vie et vous êtes le voile.
La Beauté est l’éternité se contemplant dans un miroir.
Mais vous êtes l' éternité et le miroir.

 

Khalil Gibran

 

Encore de belles images  pour expliquer la beauté...

Envie d'ajouter cette citation que j'aime...

“La beauté des choses existe dans l’esprit de celui qui les contemple.”

 

David Hume

Brigitisis

 

Parle nous de la religion Khalil Gibran

Publié le 17/06/2016 à 19:59 par brigitisis Tags : vie moi enfants dieu soi fleurs oiseau air belle amour amitié nature horreur

Et un vieux prêtre dit ,

Parle-nous de la Religion

Et il dit :

Ai-je parlé aujourd'hui d'autre chose ?

La religion n'est-elle pas dans tous les actes et leur réflexion, 

Et n'est-elle ni action ni réflexion, mais un émerveillement et une surprise toujours renaissante  dans l'âme, même lorsque les mains taillent la pierre ou travaillent au métier?

Qui ose séparer sa foi de ses actions ou sa croyance de ses occupations ?

Qui peut passer des heures durant à  dire :
"Ceci est pour Dieu et cela pour moi; ceci est pour mon âme et cela pour mon corps ?"

Toutes vos heures sont des ailes qui battent l'air d'un moi à un autre moi.

Celui qui porte sa moralité comme son meilleur vêtement serait mieux nu .

Le vent et le soleil ne troueront pas sa peau .

Et celui qui définit sa conduite d'après des principes emprisonne  son oiseau siffleur dans une cage,

Le chant le plus libre ne passe pas à travers des  barreaux et des barbelés.

Et celui pour qui l'adoration est une fenêtre, à ouvrir mais aussi à refermer , celui-ci n'a pas encore visité la maison de son âme dont  les  fenêtres sont ouvertes d'une aube à l'autre.

 

Votre vie quotidienne est votre temple et votre religion. 
Lorsque vous y entrer, prenez-y tout votre être. 
Prenez la charrue et la forge et le marteau et le luth,
Et les choses que vous avez fabriquées mus par la nécessité et celles de votre jouissance.
Car dans l'imaginaire vous ne pouvez monter plus haut que vos accomplissements ni tomber plus bas que vos échecs .
Et prenez avec vous tous les êtres : 
Car dans l'adoration vous ne pouvez voler  plus haut que leurs espoirs
ni vous rabaisser plus bas que leur désespoir. 

 

 

Et si vous voulez connaitre Dieu,
ne vous préoccupez pas de résoudre des énigmes .
Regardez plutôt autour de vous et vous le verrez jouant avec vos enfants
Et regardez dans l'espace;
 vous le verrez marchant dans le nuage,
étendant ses bras dans l' éclair et tombant en pluie . 

Vous le verrez souriant avec les fleurs  puis,  dressé, balançant ses mains dans les arbres .

 

Khalil Gibran

 

Une belle vision de Dieu ou peu importe le nom qui lui est donné ...
Dans les petits moments de la vie quotidienne : amour, amitié, attentions aux autres...dans les petits moments simples et les beautés de la nature qui nous entourent...

Mais surtout pas dans l'horreur de la violence...surtout pas des actes innommable, inimaginables en son nom!...Des guerres, des attentats, des crimes inacceptables...déroutants, bouleversants...

Pas de mots...

La folie des hommes n'a plus de limite...

Brigitisis

 

 

Sur le bien et le Mal Khalil Gibran

Publié le 15/06/2016 à 21:15 par brigitisis Tags : enfant fond merci image moi monde chez mer

 

Image : behance.net 

 

Sur le Bien et le Mal

 

Et l'un des anciens de la cité dit :


"Parle-nous du Bien et du Mal". 

Et il répondit : 

" Je peux parler du bien qui est en vous, mais non du mal, 

Car qu'est-ce que le mal, sinon le bien torturé par sa propre faim et  soif ? 

En vérité, quand le bien a faim, il recherche sa nourriture jusque dans de sombres caves, et  lorsqu'il a soif, il boit même des eaux mortes. 

Vous êtes bons lorsque vous êtes unis avec vous-mêmes. 

Pourtant lorsque vous n'êtes pas unis en vous-mêmes, vous n'êtes pas mauvais,

Car une maison désunie n'est pas  repaire de voleurs ; elle n'est qu'une maison désunie. 

Et un navire sans gouvernail peut dériver aux abords d'îles périlleuses sans pour autant faire naufrage corps et biens.

 

Vous êtes bons lorsque vous tentez de donner de vous-mêmes. 

Mais vous n'êtes pas mauvais lorsque vous cherchez le gain pour vous-même. 

Car lorsque vous recherchez ainsi du gain vous n'êtes qu'une racine qui s'agrippe à la terre et suce son sein. 

Le fruit ne peut certes pas dire à la racine :
"Sois comme moi, mûre et pleine et donnant toujours à profusion."

Car pour le fruit donner est un besoin de même que recevoir s'avère un besoin pour la racine.

 

Vous êtes bons lorsque dans votre discours, vous êtes éveillés. 

Cependant vous n'êtes pas mauvais quand vous dormez alors que votre langue discourt sans but ni raison. 

Et même un discours hésitant peut fortifier une langue débile.

 

Vous êtes bons lorsque vous marchez  vers votre but avec fermeté et d'un pas hardi.
Cependant vous n'êtes pas mauvais lorsque vous y allez en boitant.

Même ceux qui boitent ne vont pas en arrière. 

Mais vous qui êtes forts et agiles, faites attention de ne pas claudiquer devant des boiteux, en croyant bien faire.

Vous vous révélez bons dans d'innombrables chemins et vous n'êtes pas mauvais lorsque vous ne vous montrez pas bons, vous ne faites que traîner et stagner. 

Il est dommage que les cerfs ne puissent apprendre la vélocité aux tortues. 

Dans votre aspiration  vers votre moi supérieur, se trouve votre bonté : et cette attente existe en vous tous. 

Mais chez certains le désir de progresser est un torrent qui se rue avec puissance vers la mer, en emportant les secrets des collines et les chants des forêts. 

Et chez d'autres c'est un petit ruisseau qui se perd en méandres et en courbes et traîne son cours jusqu'au rivage. 

Mais ne laissez pas celui qui aspire à aller loin dire à celui qui veut peu :
"Pourquoi es-tu si lent et hésitant?"

Car les êtres vraiment bons ne demandent pas à ceux qui sont nus,
"Où sont vos vêtements ?" ni aux sans-abri ,
"Qu'est-il arrivé à votre maison ?".

 

Khalil Gibran

 

 

Une vision du bien et du mal  pleine de sagesse...mais peut-être, hélas, éloignée du monde réel actuel...

Brigitisis

Sur le temps Khalil Gibran

Publié le 14/06/2016 à 21:39 par brigitisis Tags : vintage vie amour pensée pouvoir photos image blog belle

 

 

Image :blog.doctissimo.fr 

 

 

Sur le Temps

 

Et un astronome dit :

 "Maître, qu'en est-il du Temps ?"

Et il répondit : 

"Vous voudriez mesurer le temps infini et inestimable. 

Vous voudriez adapter votre comportement et même diriger le cours de votre esprit en accord avec les heures et les saisons.

Vous aimeriez faire du temps une rivière au bord de laquelle vous resteriez assis  pour en regarder le cours.

 

Pourtant, ce qui est hors du temps en vous  est conscient du fait que la vie est intemporelle,

Et sait qu'hier n'est que le souvenir d'aujourd'hui, et demain le rêve d'aujourd'hui. 

Et ce qui en vous chante et contemple demeure toujours à l'intérieur des limites de ce premier moment qui répandit les étoiles dans l'espace.

Qui d'entre vous ne sent pas que son pouvoir d' amour est sans limite ? 

 

Et pourtant qui  ne ressent malgré tout cet amour illimité, inclus dans le centre de son être, et qui n'erre pas d'une pensée d'amour à une pensée d'amour ni d'un acte d'amour à un autre acte d'amour? 

Et le temps n'est-il pas comme l'amour, indivisible et non évaluable?

Mais si  vous devez mesurer dans votre pensée le temps en saisons, laissez  chaque saison contenir les autres saisons,

Et laissez chaque jour embrasser le souvenir du passé et l'attente du futur. 

 

Khalil Gibran

 

"Et laisser chaque jour embrasser le souvenir du passé et l'attente du futur"...

Difficile de définir de  plus belle façon  le temps qui passe?...

Brigitisis