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Partie de poker

La vie nous distribue des cartes au hasard
Dans son casino règne souvent le bazar.
Des gagnants, des chanceux qui se parlent en riant,
Des perdants malchanceux qui s’en vont en pleurant.

Sur le tapis vert il nous faut parfois miser
Mais avec des jetons qu’on ne peut maîtriser.
La partie Bonheur au casino du Destin
Voit souvent des joueurs, les dés pipés en mains.

J’essaie encore une fois, une seulement…
Rouge, Noir ou Blanc…Je ne comprends pas vraiment…
Mais je suis fascinée : le tapis de la vie
Me dit : Arrête là…et soudain me sourit.

Gagner peut-être enfin…Ou perdre sûrement
Ce n’est pas important…Avance lentement…
Continue d’espérer et mise sur demain…
Garde un peu de tendresse au creux de tes mains.

Saint-Apollinaire, le 11 Janvier 2015

Brigitisis

RACONTE-MOI TA VIE…

Raconte-moi ta vie, tes peines et tes joies,
Tes rêves inassouvis…Cherche au fond de toi.
Sur tes photos d’enfant tu sembles si heureux
Souriant, apaisé et jamais ombrageux.

On ne devine pas dans ce garçon sérieux
Les errances troublées, les éclairs dans tes yeux…
Envies de liberté, esprit de révolté...
Trop frustré et moulé dans la conformité.

Prisonnier d’une vie d’un homme de devoir
Mais colleur d’affiches le soir quand il fait noir,
Cultivant ton esprit, avide de savoirs,
Épris de vérités, détestant le pouvoir.

Tu voudrais plusieurs vies, enrages après le temps
Qui passe trop vite, use les sentiments…
Tu voudrais tellement t’en aller quand tu veux
Enfin vivre ta vie en quête d’être heureux.

Tu sembles emprisonné par des liens exécrés
Que tu t’es mis pourtant, dont tu avais rêvé
Mais au fil des années le filin est brisé
Te laissant coléreux, le cœur aseptisé.

Tu n’as plus que la haine à lui proposer,
Insultes imméritées…ta vie de névrosé…
Regarde au fond de toi et essaie de trouver
Pour ne plus te tromper, n’avoir plus à tricher.

Et ton prochain chemin, occupe toi de toi,
De te réaliser, pinceaux entre tes doigts…
Laisse aller ton esprit sur tes toiles de vie
Ose sortir enfin de ton cœur tes envies.

Saint-Apollinaire, le 1 Novembre 2014.

Brigitisis

Illustration de Susan Seddon Boulet

LE DESTIN

Notre présent est fait de tous nos choix passés,
Choix imposés parfois dont on ne voulait pas.
Il nous faut avancer sans avoir de regrets,
Franchir les ornières du sentier pas à pas.

A chaque carrefour, on hésite…repart
Et l’inconnu chemin fera notre demain.
S’offre parfois à nous un tout nouveau départ,
L’espace d’un instant tenu entre nos mains.

Le destin car c’est lui le maître de nos vies,
Mystère entier que nul ne peut deviner.
Et l’horloge du temps, pour se mettre à l’abri,
A une heure choisie on ne peut arrêter.

Car tout est programmé, on ne peut rien changer
Il faut garder l’espoir de notre devenir.
Certains événements sont déjà tous tracés
Et nul ne peut savoir ce qu’est son avenir.

On voudrait protéger les personnes aimées,
Leur éviter toutes nos erreurs du passé,
Fort de notre expérience, les rendre rusées
Pour qu’elles ne soient pas comme nous abîmés.

Savoir tous les secrets d’un amour éternel,
Connaître l’élixir qui donne la santé,
Faire de notre vie tout un monde virtuel
Un monde d’amitié où régnerait la paix.

A Saint-Apollinaire, le 20 Juin 2012

Brigitisis

 Encore un écrit que je peux ré-écrire aujourd'hui...

Brigitisis

L'ENFANT BROYÉE

Dans tes beaux yeux je vois le reflet d’une vie
Qui ne t’a pas gâté, que tu n’as pas choisi…
Bébé abandonnée…enfant récupérée…
Famille d’illusions, de rêves échoués !

Toi tu ne savais pas comment te protéger
Des coups qui te laissaient des nuages bleutés…
Un papa qui s’en va, le train du désespoir…
L’alcool et le brouillard trop souvent chaque soir.

La mort qui intervient pour changer le destin.
De rejet en rejet, toi, tu n’y comprends rien ;
Valises à la main, de foyer en foyer,
Tu cries ta solitude, hurles, tapes du pied.

Une ombre dans la nuit vient en catimini
C’est le viol d’un enfant à jamais impuni.
Les adultes pourtant voilent la vérité
L’enfant, à la folie, se retrouve acculée.

Mais n’est-ce pas folie que subir chaque nuit
Les assauts répétés d’un homme tel que lui.
Facile de juger quand on est à l’abri
Des dures réalités, des coups de la vie…

Tu craches le venin qui t’a empoisonné,
Tu verses le trop plein de larmes refoulées.
Tu scarifies tes bras, lettre de désespoir
Dans un langage à toi sans plus aucun espoir.

Difficile à soigner, ta plaie reste infectée
Tu vomis les docteurs et tous les beaux cachets
Qu’il te faut avaler pour devenir zombie,
Ombre effacée, prisonnière de ta vie.

Une grande douceur résiste dans ton cœur,
Un désir de guérir pour apaiser tes peurs…
Et tellement d’amour que personne ne voit…
Et cette envie si forte de trouver ta voie.

Tu rêves de partir, libérée d’un procès
Déjà gagné pourtant mais qu’ils font perdurer…
Libérer cette enfant en gommant les tourments,
Effacer cette enfant, être juste Maman.

Retrouver le sommeil, des rêves apaisés
Sans peur du lendemain et enfin rassurée…
Ne baisse pas les bras, garde toujours l’espoir
Car sans espoir, tu vois, on reste dans le noir.

Saint-Apollinaire, le 3 Avril 2013

Brigitisis

Juste écrit avec mon coeur, pour les adultes en souffrance aujourd'hui qui n'ont pas eu d'enfance car ils ont subi des maux inhumains.

Photo prise à Alain Tao.

A-t' on toujours le choix?

On croit choisir sa voie,

Mais le destin est là

Qu'on ne maîtrise pas.

A t'on toujours le choix?

Face aux jours, aux mois

Et au temps qui use

Et aux ans qui rusent.

A t' on toujours le choix?

Moi je ne le crois pas.

Les facteurs familiaux

Sont parfois un étau.

Dès l'instant où il nait

L'enfant est prisonnier

D'une façon de vie

Où il reste soumis.

Selon l'autorité,

Il ne peut s'échapper

D'un chemin tout tracé

Qu'on lui a imposé.

La naissance déjà...

On ne la choisit pas.

Une inégalité

Qu'il faut bien accepter.

Elles ont la beauté,

L'argent qui leur permet

De choisir librement

Leurs amis, leur amant.

Eux, ils ont des parents

Qui inlassablement

Savent les escorter

Vers leurs propres sentiers.

Chacun est différent,

Tributaire pourtant

D'un destin cahoteux

Sous nuages et ciel bleu.

Et celui qui subit

La famine et l'oubli

Dans ses yeux je ne vois

Nulle trace de choix.

Cet enfant si violent,

Dans la rue à cinq ans,

Est-ce qu'il peut s'échapper

D'un destin tout tracé...

Mais peut être une fée

Sur un très grand cahier,

Son nom aura noté

Pour qu'il soit adopté...

Saint Apollinaire, le 18 janvier 2012.

Brigitisis.



Images trouvées sur le net.