Nos souvenirs

Garder nos souvenirs
Comme d’autres la foi
Pour pouvoir revenir
Sur des lieux d’autrefois.

En humant des odeurs
Tout au fil des années
Retrouver les saveurs
De bons plats gratinés.

Ne jamais effacer
Les visages aimés,
Leur jeunesse chassée,
Leurs rides animées.

Choyer ses souvenirs
Et ne pas regretter
Les projets d’avenir
Qui se sont effrités.

Si le ciel s’assombrit
Parfois sur le chemin
Je vais dans mon abri
J’écris sur parchemin.

Même si les erreurs
Les jours de nostalgie
Ravivent en moi les peurs
Je garde l’énergie.

Priser mes souvenirs
C’est garder en mon cœur
Les personnes à chérir
Qui furent mon bonheur.

Vivre avec son passé
Ce n’est pas s’enliser…
Simplement avancer
Sans devenir blasé.

Nous restons chaque jour
Tributaire du temps
Enrichis par l’amour
D’un parent, d’un enfant.

Car notre devenir
Dépend de lendemains
Emplis de souvenirs
Qui font croire en demain.

Saint-Apollinaire, le 21 Septembre 2013

Brigitisis

LES YEUX FERMES

Elle ferme les yeux face à la mer bleutée,
S’imprègne du soleil de la journée d’été…
Le sable entre ses doigts glisse doucement
Il est chaud et doux, elle savoure l’instant.

Elle a perdu la clé des regrets, des soucis
Et se laisse bercer doucement par la vie.
La musique des vagues, l’écume des flots
Le vent dans ses cheveux, les mouettes si haut !

Son esprit libéré s’envole vers le ciel,
Le sable a la couleur, la douceur du miel.
Elle reste adossée à ce beau rocher
Poli par les marées, blanchi par les années.

Elle ferme les yeux…ses larmes ont séché…
Son cœur est envahi d’une paix retrouvée…
Elle n’ose bouger, veut figer ce moment
Qui n’appartient qu’à elle en dehors du temps.

Elle se prend à rêver… Il y a si longtemps…
Et se revoit alors l’espace d’un instant
Dans l’infinie beauté que donne les vingt ans
Sur la plage dorée, le corps en mouvement.

L’odeur de sable chaud et leurs deux corps bronzés
Qui nageaient dans la mer, qui savaient s’embrasser…
Elle se rappelle le goût de l’eau salée
Sur les lèvres brûlées du feu de ses baisers.

Elle frémit soudain quand il lui apparaît,
le regard amoureux, ses élans passionnés.
Le désir oublié comme un coup de poignard
La pique dans son corps comme un vil charognard.

Lui fait ouvrir les yeux…La mer a disparu…
Elle cherche la clé des illusions perdues…
Elle est là simplement entre ses mains usées
Elle va refermer la porte du passé.

Saint Apollinaire, le 30 Août 2012.

Brigitisis

CLICHES D'ÉTÉ

Souvenirs du passé, tu riais dans les vagues,
Dorée sous le soleil, image sur le sable,
Image de l’été, image de vacances
Moment privilégié de bonheur, d’insouciance.

Ton petit arrosoir et ton petit râteau,
Magie de grains de sable transformés en châteaux,
Petits drapeaux flottaient…Les princesses enfermées
Rêvaient à leur beau prince, rêvaient de liberté.

Tu prenais ta bouée, tu partais te baigner,
Je te voyais déjà dans la mer emportée…
Mais tu n’avais pas peur, simplement tu riais
Dans cette immensité, sais tu comme je t’aimais !

De ces journées passées je garde le regret
De beaux châteaux de sables disparus à jamais.
Chaque vague abîmait les tours et les pâtés,
Les princes se noyaient dans la mer démontée.

Images de l’été, images du passé
Qui réchauffent le cœur, pour toujours, à jamais.
Clichés de ma mémoire, clichés de notre histoire,
Je pense à vous souvent les soirs où il fait froid.

La mer ne garde rien de nos bonheurs passés
Et le temps qui défile ne fait que nous rider…
Nulle trace de nous sur le sable mouillé,
Nulle trace de nous…Nos pas sont effacés.

Venelles, Mars 1991

Brigitisis