Soirée d’été

Laisse-moi savourer cette soirée d’été…
Seule dans le jardin, je suis bien, allongée
Dans cette chaise où j’ai lu tant de livres…
Des bruits alentour, je voudrais être ivre.

Mes chênes immobiles semblent porter le deuil
Face à ces inconnus qui franchissent le seuil.
Les cigales ce soir n’ont pas le même entrain
Et chantent doucement leur si joli refrain.

Mon cèdre me regrette et me pleure déjà,
Je ne peux l’emporter t il restera là.
Ma glycine, mon sapin, je vous voyais grandir
Et j’aimais sous le vent vous entendre frémir.

Chaque arbuste me parle, me dit ses secrets,
Le ciel s’est assombri et la nuit est tombée.
La lune et les étoiles sont encore endormies,
Je suis comme un oiseau qui doit quitter son nid.

Le calme de la nuit m’enveloppe et m’étreint,
Mon cœur me murmure qu’il a bien du chagrin.
Mes yeux, ne pleurez pas, la vie est un combat,
Mes yeux, ne pleurez pas…où faites le tout bas…

Venelles, le 09 août 1991

Brigitisis

Mon jardin

Laisse-moi te parler de mon jardin secret…
Je te dirais ce que tu ne sais écouter.
Je te raconterais les chênes que j’aime tant
Et que j’avais aimés dès le premier instant

Car à chaque saison, ils font partis de moi.
Je les regarde vivre, changer chaque fois :
L’hiver, ils se dénudent jamais complètement,
Quelques feuilles résistent, tiennent héroïquement.

Au printemps les bourgeons naissent et sont si beaux :
Le feuillage est alors signe de renouveau.
Les forsythias fleurissent, la glycine grandit,
Tout le jardin alors est symbole de vie.

Tu ne comprendrais pas ce regret qui m’étreint
De ne plus m’endormir face à ce fier sapin.
Vanessa l’a tenu dans ses petites mains,
Il est haut aujourd’hui et fier de son destin.

Je quitte mes cyprès, et aussi mes lauriers,
Tous ces beaux arbustes dont j’avais tant rêvé…
Mon cèdre de l’Himalaya me fait pleurer
Car il rêvait Vaness en robe de mariée.

As-tu jamais pris le temps d’écouter le vent ?
Il raconte à nos arbres des histoiresd’antan…
L’histoire d’une enfant qui avait trop rêvé,
L’histoire d’une enfant qui ne grandit jamais…

Venelles, le 2 Juillet 1991

Brigitisis

Etre une mouette,

Je voudrais être une mouette,
Oiseau à nul autre pareil,
Survoler la mer de Sète
Et voguer très haut dans le ciel.

Je voudrais être une mouette
Pour tanguer les jours de grand vent,
Et ressembler aux girouettes,
Ne plus reprendre mon élan.

Je voudrais être une mouette
Admirée de tous les enfants,
Voler les jours de tempête
En bravant le temps et les ans.

Je voudrais être une mouette
Car de là haut le monde est beau,
Que la mer soit bleue ou verte
Je plongerai toujours dans l’eau.

Je voudrais être une mouette
Pour être libre de voler…
Et la nuit que le temps s’arrête
Se sentir libre d’exister.

Lyon, le 23 mai 1991

Brigitisis