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Date de création : 13.06.2011
Dernière mise à jour : 26.11.2025
11954 articles


Poèmes de Charles Baudelaire

L'ennemi Charles Baudelaire

Publié le 08/05/2016 à 17:59 par brigitisis Tags : jardin automne fleurs vie coeur image photo

 

Photo : lesnumeriques.com

 

L'ennemi

 

Ma jeunesse ne fut qu'un ténébreux orage,
Traversé çà et là par de brillants soleils;
Le tonnerre et la pluie ont fait un tel ravage,
Qu'il reste en mon jardin bien peu de fruits vermeils.

 

Voilà que j'ai touché l'automne des idées,
Et qu'il faut employer la pelle et les râteaux
Pour rassembler à neuf les terres inondées,
Où l'eau creuse des trous grands comme des tombeaux.

 

Et qui sait si les fleurs nouvelles que je rêve
Trouveront dans ce sol lavé comme une grève
Le mystique aliment qui ferait leur vigueur?

 

- O douleur! ô douleur! Le temps mange la vie,
Et l'obscur Ennemi qui nous ronge le coeur
Du sang que nous perdons croît et se fortifie!

 

Charles Baudelaire

 

Un des plus grands poètes de tous les temps...et un de mes poèmes préférés.

Brigitisis

 

 

Tristesses de la lune Charles Baudelaire

Publié le 17/01/2014 à 22:08 par brigitisis Tags : poème sur center livre image centerblog
Tristesses de la lune   Charles Baudelaire

 

 

Tristesses de la lune

 

 

Ce soir, la lune rêve avec plus de paresse;

Ainsi qu'une beauté, sur de nombreux coussins,

Qui d'une main distraite et légère caresse

Avant de s'endormir le contour de ses seins,

 

Sur le dos satiné des molles avalanches,

Mourante, elle se livre aux longues pâmoisons,

Et promène ses yeux sur les visions blanches

Qui montent dans l'azur comme des floraisons.

 

Quand parfois sur ce globe, en sa langueur oisive,

Elle laisse filer une larme furtive,

Un poète pieux, ennemi du sommeil,
 

 Dans le creux de sa main prend cette larme pâle,

Aux reflets irisés comme un fragment d'opale,

Et la met dans son cœur loin des yeux du soleil.


 

 


Charles Baudelaire

 

Un merveilleux poème de Baudelaire, un hommage à la Lune qui brille si haut dans notre ciel.

 

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Nous aurons des lits...Charles Baudelaire

Publié le 14/02/2013 à 20:01 par brigitisis Tags : blog fleurs centerblog bonne amour coeur rose bleu ange bonne soirée

Image du Blog sonnette.centerblog.net
Source : sonnette.centerblog.net sur centerblog.

 

 

Nous aurons des lits pleins d’odeurs légères,
Des divans profonds comme des tombeaux,
Et d’étranges fleurs sur des étagères,
Ecloses pour nous sous des cieux plus beaux.

 

Usant à l’envie leurs chaleurs dernières,
Nos deux cœurs seront deux vastes flambeaux,
Qui réfléchiront leurs doubles lumières
Dans nos deux esprits, ces miroirs jumeaux.

 

Un soir fait de rose et de bleu mystique,
Nous échangerons un éclair unique,
Comme un long sanglot, tout chargé d’adieux ;

 

Et plus tard un Ange, entrouvrant les portes,
Viendra ranimer, fidèle et joyeux,
Les miroirs ternis et les flammes mortes.

 

 

Charles Baudelaire.

 

Un des plus beaux poèmes d'amour...pour la Saint Valentin...

Bonne soirée...

Brigitisis

 

 



Source : sonnette.centerblog.net sur centerblog.

Le voyage Charles Baudelaire

Publié le 08/02/2013 à 23:49 par brigitisis Tags : image monde centerblog amour fond femme dieu mer mort femmes ange voyage douceur horreur cadres
Le voyage  Charles Baudelaire

 

 

 

Image trouvée sur le net.



À Maxime Du Camp.

 

I

 

Pour l’enfant, amoureux de cartes et d’estampes,

L’univers est égal à son vaste appétit.

Ah ! que le monde est grand à la clarté des lampes !

Aux yeux du souvenir que le monde est petit !

 

Un matin nous partons, le cerveau plein de flamme,

Le cœur gros de rancune et de désirs amers,

Et nous allons, suivant le rythme de la lame,

Berçant notre infini sur le fini des mers :

 

Les uns, joyeux de fuir une patrie infâme ;

D’autres, l’horreur de leurs berceaux, et quelques-uns,

Astrologues noyés dans les yeux d’une femme,

La Circé tyrannique aux dangereux parfums.

 

Pour n’être pas changés en bêtes, ils s’enivrent

D’espace et de lumière et de cieux embrasés ;

La glace qui les mord, les soleils qui les cuivrent,

Effacent lentement la marque des baisers.

 

Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent

Pour partir ; cœurs légers, semblables aux ballons,

De leur fatalité jamais ils ne s’écartent,

Et sans savoir pourquoi, disent toujours : Allons !

 

Ceux-là, dont les désirs ont la forme des nues,

Et qui rêvent, ainsi qu’un conscrit le canon,

De vastes voluptés, changeantes, inconnues,

Et dont l’esprit humain n’a jamais su le nom !

 

II

 

Nous imitons, horreur ! la toupie et la boule

Dans leur valse et leurs bonds ; même dans nos sommeils

La Curiosité nous tourmente et nous roule,

Comme un Ange cruel qui fouette des soleils.

 

Singulière fortune où le but se déplace,

Et, n’étant nulle part, peut être n’importe où !

Où l’Homme, dont jamais l’espérance n’est lasse,

Pour trouver le repos court toujours comme un fou !

 

Notre âme est un trois-mâts cherchant son Icarie ;

Une voix retentit sur le pont : « Ouvre l’œil ! »

Une voix de la hune, ardente et folle, crie :

« Amour... gloire... bonheur ! » Enfer ! c’est un écueil !

 

Chaque îlot signalé par l’homme de vigie

Est un Eldorado promis par le Destin ;

L’Imagination qui dresse son orgie

Ne trouve qu’un récif aux clartés du matin.

 

Ô le pauvre amoureux des pays chimériques !

Faut-il le mettre aux fers, le jeter à la mer,

Ce matelot ivrogne, inventeur d’Amériques

Dont le mirage rend le gouffre plus amer ?

 

Tel le vieux vagabond, piétinant dans la boue,

Rêve, le nez en l’air, de brillants paradis ;

Son œil ensorcelé découvre une Capoue

Partout où la chandelle illumine un taudis.

 

III

 

Étonnants voyageurs ! quelles nobles histoires

Nous lisons dans vos yeux profonds comme les mers !

Montrez-nous les écrins de vos riches mémoires,

Ces bijoux merveilleux, faits d’astres et d’éthers.

 

Nous voulons voyager sans vapeur et sans voile !

Faites, pour égayer l’ennui de nos prisons,

Passer sur nos esprits, tendus comme une toile,

Vos souvenirs avec leurs cadres d’horizons.

 

Dites, qu’avez-vous vu ?

 

IV

 

« Nous avons vu des astres

Et des flots ; nous avons vu des sables aussi ;

Et, malgré bien des chocs et d’imprévus désastres,

Nous nous sommes souvent ennuyés, comme ici.

 

La gloire du soleil sur la mer violette,

La gloire des cités dans le soleil couchant,

Allumaient dans nos cœurs une ardeur inquiète

De plonger dans un ciel au reflet alléchant.

 

Les plus riches cités, les plus beaux paysages,

Jamais ne contenaient l’attrait mystérieux

De ceux que le hasard fait avec les nuages.

Et toujours le désir nous rendait soucieux !

 

— La jouissance ajoute au désir de la force.

Désir, vieil arbre à qui le plaisir sert d’engrais,

Cependant que grossit et durcit ton écorce,

Tes branches veulent voir le soleil de plus près !

 

Grandiras-tu toujours, grand arbre plus vivace

Que le cyprès ? — Pourtant nous avons, avec soin,

Cueilli quelques croquis pour votre album vorace,

Frères qui trouvez beau tout ce qui vient de loin !

 

Nous avons salué des idoles à trompe ;

Des trônes constellés de joyaux lumineux ;

Des palais ouvragés dont la féerique pompe

Serait pour vos banquiers un rêve ruineux ;

 

Des costumes qui sont pour les yeux une ivresse ;

Des femmes dont les dents et les ongles sont teints,

Et des jongleurs savants que le serpent caresse. »

 

V

 

Et puis, et puis encore ?

 

VI

 

« Ô cerveaux enfantins !

 

Pour ne pas oublier la chose capitale,

Nous avons vu partout, et sans l’avoir cherché,

Du haut jusques en bas de l’échelle fatale,

Le spectacle ennuyeux de l’immortel péché :

 

La femme, esclave vile, orgueilleuse et stupide,

Sans rire s’adorant et s’aimant sans dégoût ;

L’homme, tyran goulu, paillard, dur et cupide,

Esclave de l’esclave et ruisseau dans l’égout ;

 

Le bourreau qui jouit, le martyr qui sanglote ;

La fête qu’assaisonne et parfume le sang ;

Le poison du pouvoir énervant le despote,

Et le peuple amoureux du fouet abrutissant ;

 

Plusieurs religions semblables à la nôtre,

Toutes escaladant le ciel ; la Sainteté,

Comme en un lit de plume un délicat se vautre,

Dans les clous et le crin cherchant la volupté ;

 

L’Humanité bavarde, ivre de son génie,

Et, folle maintenant comme elle était jadis,

Criant à Dieu, dans sa furibonde agonie :

« Ô mon semblable, ô mon maître, je te maudis ! »

 

Et les moins sots, hardis amants de la Démence,

Fuyant le grand troupeau parqué par le Destin,

Et se réfugiant dans l’opium immense !

— Tel est du globe entier l’éternel bulletin. »

 

VII

 

Amer savoir, celui qu’on tire du voyage !

Le monde, monotone et petit, aujourd’hui,

Hier, demain, toujours, nous fait voir notre image :

Une oasis d’horreur dans un désert d’ennui !

 

Faut-il partir ? rester ? Si tu peux rester, reste ;

Pars, s’il le faut. L’un court, et l’autre se tapit

Pour tromper l’ennemi vigilant et funeste,

Le Temps ! Il est, hélas ! des coureurs sans répit,

 

Comme le Juif errant et comme les apôtres,

À qui rien ne suffit, ni wagon ni vaisseau,

Pour fuir ce rétiaire infâme : il en est d’autres

Qui savent le tuer sans quitter leur berceau.

 

Lorsque enfin il mettra le pied sur notre échine,

Nous pourrons espérer et crier : En avant !

De même qu’autrefois nous partions pour la Chine,

Les yeux fixés au large et les cheveux au vent,

 

Nous nous embarquerons sur la mer des Ténèbres

Avec le cœur joyeux d’un jeune passager.

Entendez-vous ces voix, charmantes et funèbres,

Qui chantent : « Par ici ! vous qui voulez manger

 

Le Lotus parfumé ! c’est ici qu’on vendange

Les fruits miraculeux dont votre cœur a faim ;

Venez vous enivrer de la douceur étrange

De cette après-midi qui n’a jamais de fin ! »

 

À l’accent familier nous devinons le spectre ;

Nos Pylades là-bas tendent leurs bras vers nous.

« Pour rafraîchir ton cœur nage vers ton Électre ! »

Dit celle dont jadis nous baisions les genoux.

 

VIII

 

Ô Mort, vieux capitaine, il est temps ! levons l’ancre !

Ce pays nous ennuie, ô Mort ! Appareillons !

Si le ciel et la mer sont noirs comme de l’encre,

Nos cœurs que tu connais sont remplis de rayons !

 

Verse-nous ton poison pour qu’il nous réconforte !

Nous voulons, tant ce feu nous brûle le cerveau,

Plonger au fond du gouffre, Enfer ou Ciel, qu’importe ?

Au fond de l’Inconnu pour trouver du nouveau !


Baudelaire

 

Un de mes préférés...

Brigitisis