Poèmes de Isabelle CALLIS-SABOT
Souvenir
Il y avait dans mon enfance
Un grand figuier près du ruisseau ;
Je lui parlais en confidence
Du ciel du vent et des oiseaux.
Il abritait sous son feuillage
Mes jeux mes rêves ma candeur,
Mon insouciance mon jeune âge
Et tous les secrets de mon cœur.
Auprès de lui, sage et docile,
De longues heures je passais ;
La nuit tombait, douce et tranquille,
Au loin le rossignol chantait…
Isabelle Callis-Sabot
Nous sommes nombreux à avoir le souvenir d'enfance dans notre coeur d'un arbre particulier...
Chez ma grand-mère, dans mon enfance, c'était un beautilleul au bout du jardin...C'était sous ses branchages que j'avais installé ma "maison", ma dinette...C'est foucomme j'ai été triste le jour où, adulte depuis longtemps, j'ai vuqu'il n'y était plus...

Septembre
Le ciel s’est libéré de ses vapeurs torrides,
Les jours se sont défaits des trop vives clartés,
L’air s’est enfin rempli d’une tiédeur humide,
Le calme est revenu, l’été s’en est allé.
L’été s’en est allé. Tout revit. Tout respire
Le suave parfum de la douce saison
Et pourtant je perçois, dans l’ombre qui s’étire,
Un étrange regret et de légers frissons.
Isabelle Callis-Sabot
Quand les mots noustransportent au gré des saisons...
Quand les mots et les écrits sont les ressentis des moments de la vie...

Pense à moi
Si ton cœur, débordant de fatigue ou de peine,
Essaye d’oublier la vie qui le déçoit
Et cherche un autre cœur qui l’aide et le comprenne,
Dans le plus grand secret, je t’en prie, pense à moi.
Pense à moi… Car je sais, sans que tu me le dises,
Que tu te sens bien seul lorsque revient le soir
Et que sous des dehors tranquilles tu déguises
Une angoisse un regret, un profond désespoir.
Mais je devine aussi tes célestes attaches :
Garde-les en dépit de l’immense douleur.
Garde le beau jardin, le rêve où tu te caches,
Pour cultiver encore un reste de bonheur.
Isabelle Callis-Sabot
Encore un merveilleux poème qui parle à mon coeur...

Poème à mes enfants
Vous avez déserté le jardin de l’enfance,
Votre vie est ailleurs, loin de moi, loin d’ici ;
Pourtant je pense à vous, toujours, en permanence,
Je tremble à chaque instant de crainte ou de souci.
Je vous protège encore et malgré les distances,
Je vous couvre en secret d’attentions, de douceur,
De tendresse et de soin, d’amour et de confiance,
Je prie pour vos succès et pour votre bonheur.
Quelques fois, je l’avoue, mon cœur souffre en silence,
Devant la chambre vide imbue de souvenirs…
Il ne regrette rien… il pleure votre absence
Et l’envie qu’il aurait de vous voir revenir.
Isabelle Callis-Sabot
Comment dire autrement l'amour maternel ? Superbe!

Novembre
La forêt se défait de ses belles couleurs,
Dans le froid du matin quelques rêves s’accrochent,
L’automne se consume et l’hiver se rapproche,
Le temps s’écoule avec une extrême langueur…
Au long sommeil la vie semble se résigner ;
Tandis que l’horizon timidement s’allume
Des écharpes de givre et des manteaux de brume
S’enroulent tout autour des arbres dénudés.
Silencieusement s’évapore la nuit,
L’amertume grandit au fur et à mesure ;
Novembre est là, qui décompose la nature
Et qui provoque un si mélancolique ennui.
Isabelle Callis-Sabot
Quand les mots et les écrits sont les ressentis des moments de la vie...

Nostalgie
J’ai laissé, loin de moi, à l’abri des montagnes
Un village blotti au milieu des coteaux,
La brise du matin, les fleurs de la campagne
Et le grand mimosa où nichent les oiseaux…
J’ai laissé, quelque part, souffler la Tramontane
Emportant les saisons, emportant les soupirs,
Une petite place une allée de platanes
Les rêves, les chagrins, et tous les souvenirs…
J’ai laissé ma maison, j’ai laissé ma jeunesse,
Mais il m’arrive encore au profond de l’hiver
D’entendre, comme avant, à travers l’ombre épaisse
L’écho d’une sardane ou le chant de la mer.
Isabelle Callis-Sabot
Un écrit magnifique qui parle forcément à nos coeurs...

Aveu
L’adolescence où l’on chavire
Voit naître les premiers tourments ;
Je n’ai jamais osé vous dire
Mes peurs, mes joies, mes sentiments.
Sans le vouloir mon attitude
Était contraire à mes pensers ;
Au fil des jours, des habitudes
Je paraissais vous ignorer.
– Sachez que mon indifférence
Cachait mes rêves les plus doux
Et qu’en dépit des apparences
Mon cœur tremblait d’amour pour vous.
Isabelle Callis-Sabot
Encore un merveilleux poème ....
L'adolescence et les premiers balbutiements du coeur, les timidités et les rêveries...
Superbe écrit...
Et ce soir, une heure de partage de ces très belles poésies ...
Merci madame Isabelle Callis-Sabot, vos écrits touchent mon coeur...

Image création de notre amie Sonnette
Mon jardin que j’aimais
Je suis partie sans peine et sans mélancolie,
J’allais vite oublier… du moins je l’espérais,
Mais le regret surgit qui déchire ma vie.
-Je pense encore à toi, mon jardin que j’aimais.
Le pré se couvre-t-il de verdure nouvelle ?
Et l’air embaume-t-il du parfum des lilas ?
L’azur se remplit-il du vol des hirondelles ?
Le matin est-il doux ? Je ne le saurai pas.
Car malgré cette envie remuant mes entrailles,
Je ne reviendrai plus. J’ai peur, tellement peur,
Au lieu des jolies fleurs, de trouver des broussailles,
Au lieu de la rosée, des larmes ou des pleurs,
Au lieu des chants d’oiseaux, un funeste silence,
Au lieu du beau printemps, une morte saison,
Au lieu de flâneries, une cruelle errance,
Au lieu de souvenirs, un rêve à l’abandon.
Isabelle Callis-Sabot
Quand les mots décrivent la tristesse et le regret d'un endroit aimé quitté à jamais...
Bouleversant...et il parle à mon coeur...dont une partie est resté face au Grand Morgon...
Arriverai-je moi-même bientôt, un jour, à mettre des mots sur ma peine?...
Une heure de partage de ces très belles poésies ...
Merci à madame Isabelle Callis-Sabot ...
Mon fils, mon grand garçon
Mon fils, mon grand garçon, le temps passe trop vite,
Tu renies notre amour, tu veux partir, déjà,
Tu rêves que tu fuies, et qu’enfin tu nous quittes ;
Pourtant, pour t’accueillir, je serai toujours là.
Tu t’enfonces, te perds dans une absurde errance,
Tu refuses d’emblée que l’on guide tes pas ;
Sache que pour t’aider, te redonner confiance
Ou bercer tes chagrins, je serai toujours là.
Tu te crois malheureux, souvent tu te rebelles,
Tu te venges d’un sort que tu dis bien ingrat,
Mais la vie te sourit, passionnante et si belle…
Pour te le rappeler, je serai toujours là.
Isabelle Callis-Sabot
Le cri du coeur d'une mère pour un fils ...
Bouleversant...

Ma fille mon enfant
Ma fille mon enfant, comme le temps défile,
Comme cruellement s’envole la candeur !
Te voilà parvenue à l’âge difficile
Où l’on doute de tout, où l’on ferme son cœur.
Tu ne me parles plus, tu fuis dans ton silence,
Et moi, sans le montrer, je souffre et te comprends ;
Car je revis avec une douleur intense
Mes erreurs de jeunesse à travers tes tourments.
Je voudrais t’avouer mes soucis, mes problèmes,
Mes révoltes passées, mes vieux rêves déçus,
Pour t’aider à mûrir, à sortir de toi-même…
Mais en tiendrais-tu compte et m’écouterais-tu ?
Isabelle Callis-Sabot
Un poème bouleversant sur la relation mère - fille à l'adolescence...
